"Il a instauré une relation d'emprise", 4 ans de prison pour le champion et entraîneur de kayak accusé d’agressions sexuelles

Le procès de Jean-Yves Prigent se tenait ce vendredi 12 juillet devant le tribunal correctionnel de Rennes. Il a été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur des jeunes mineurs de plus de 15 ans lors d’un déplacement pour une compétition.

Jean-Yves Prigent est un ancien champion du monde de slalom en 1977. Il est aussi entraîneur au pôle France de Cesson-Sévigné près de Rennes. Une figure qui a profité de son influence pour agresser sexuellement deux jeunes mineurs qu’il entraînait.

"Une relation d'emprise"

"Il a instauré une relation d'emprise en profitant de cette asymétrie entraineur-entrainés et de son palmarès, développe Maître Thomas Serrand, l’avocat des parties civiles. Ils avaient de l'admiration pour Jean-Yves Prigent, son palmarès et son influence. Aujourd’hui, ces jeunes et leurs familles ont une grande colère, ils éprouvent un fort sentiment de trahison.”

Après deux heures d'audience, Jean-Yves Prigent renouvelle ses excuses auprès des jeunes, de leur famille et du monde du kayak. Il reconnaît les faits : des caresses et des attouchements sexuels deux nuits de suite sur une couchette dans son camion aménagé, lors d'un déplacement dans le Cher pour une compétition.

"Un moment d'égarement"

"Il a reconnu les faits à la barre mais aussi d'emblée lors de sa garde à vue", défend Maître Cassandre Férard, l’avocate de Jean-Yves Prigent. Ce dernier admet avoir eu "un moment d'égarement" sans expliquer son geste. Cet “égarement” n’est pas reconnu par l’avocat des parties civiles qui met en avant des centaines de messages ambigus auprès des jeunes de 15 et 16 ans.

Il ressort du procès que plusieurs jeunes s'étaient aussi vus proposer par Jean-Yves Prigent de "dormir dans son lit" alors qu'il les hébergeait dans son appartement comportant pourtant plusieurs chambres.

Une sélection de "chouchous"

Ces "relations extrêmement malsaines" consistaient, pour l'entraîneur, à "élire certains chouchous", faisant ainsi penser aux jeunes athlètes qu'ils étaient "pris sous l'aile" du kayakiste de renom, pouvant leur offrir un avenir professionnel dans la discipline. "Le psychiatre fait le rapprochement entre ces deux jeunes, il s'interroge sur le profil-type dans le choix du mis en cause", a d'ailleurs rappelé la présidente du tribunal. 

Dans son réquisitoire, l'avocate générale salue le courage de ses deux jeunes hommes qui ont eu le courage de dénoncer ses agissements dont ils ont été victimes.

Recherche d'autres victimes en cours

Il a été condamné à quatre ans d'emprisonnement dont trois avec sursis probatoire. Il a également interdiction de paraître au kayak club de Rennes et au Pôle France de Cesson-Sévigné.

"Les investigations se poursuivent afin d’identifier d’éventuelles autres victimes," précise Philippe Astruc, le Procureur de la République de Rennes. Le parquet se base sur "quelques témoignages, portant sur des situations anciennes voire très anciennes" qui ont été reçus et qui sont en cours de vérification. L'avocat général précise encore qu'il est "très prématuré à ce stade" de pouvoir considérer qu’il existe d’autres victimes de faits établis.

Avec Colombine Denis et Press Pepper.

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