Après l'incendie d'un bus roulant au gaz, ce mercredi 23 octobre, à son parking de dépôt, la compagnie Transdev, opérateur pour le réseau de transport de la métropole rennaise, révèle qu'un autre bus, de la même série, avait subi un dégagement de fumée la semaine dernière. Les chauffeurs de bus veulent savoir si l'origine des incidents est la même.
Un bus roulant au gaz a pris feu hier, mercredi 23 octobre 2024, vers 6h30, au dépôt de la compagnie Transdev au sud de Rennes, près de Chantepie, provoquant d'importantes émanations.
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Peu après dans la journée, l'opérateur de transport, sous-traitant de la compagnie Kéolis, a annoncé que deux autres bus roulant au gaz, du fabricant Man, seraient expertisés. L'un d'eux avait subi un dégagement de fumée, il y a quelques jours.
Le sujet des bus roulant au gaz est à l'ordre du jour du Comité social et économique (CSE), qui se tient ce jeudi 24 octobre après-midi, à l'entreprise Kéolis. A l'issue de la réunion, les délégués syndicaux que nous avons contactés restent, pour l'heure, dans l'interrogation.
Expertise attendue
"Il faut attendre les conclusions de l'expertise, on ne sait pas encore si les incidents sont liés", précise Edouard Petit, délégué syndical CFDT chez Kéolis, qui aimerait savoir si les dégagements de fumée du 17 octobre et l'incendie destructeur du 23 octobre pointent vers la même origine. En région parisienne, un incendie de bus au gaz naturel, sur son lieu de dépôt, avait suscité des images spectaculaires, "mais il s'est avéré que ce feu était d'origine criminelle".
Sur une flotte d'environ 280 bus dans la métropole rennaise, 68 sont en passe d'être remplacés par des véhicules à motorisation gaz, et 44 bus roulent désormais grâce à l'électricité, une quarantaine d'autres seront mis en circulation en 2025. L'objectif de la métropole est de faire rouler uniquement des bus électriques dans Rennes, d'ici 2030, et uniquement des bus au gaz pour relier la banlieue. Le gaz, (le méthane), plus émetteur de gaz à effet de serre que l'électricité, est réservé aux plus longues distances, pour le transport "suburbain" qui relie les villes de l'agglomération. Les sous-traitants de Kéolis, tels que Transdev, Linévia, ou Kéolis Armor, qui assurent le "suburbain", ont ainsi élargi leur flotte à des bus au gaz.
"Pas de recul sur ces bus récents"
Pour Christian Demay, représentant CGT chez Kéolis à Rennes, il est difficile de dire s'ils présentent un danger, lié à un défaut de fabrication, parce qu'ils sont très récents. "Nous n'avons pas de recul, ces bus ont été mis en circulation il y a un an environ." Et de souligner : "par le passé, nous avons aussi eu des débuts d'incendie avec des bus thermiques [roulant au diesel], ça reste de la mécanique, on découvre souvent des défaillances."
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