L'interdiction du glyphosate : un casse-tête pour les collectivités, comme Rennes Métropole

Depuis le 1er janvier, il est interdit d'acheter, d'utiliser, et même de conserver des pesticides chez soi. Fini donc le glyphosate pour les particuliers ! Mais comment se débarrasser des derniers bidons de "Round up" par exemple ? Les déposer en déchetterie, sauf que ça n'est pas si simple.


 


Depuis ce 1er janvier 2019, il est interdit d'acheter, d'utiliser, et même de conserver des pesticides chez soi. Le glyphosate, cette molécule utilisée en désherbant, et dont le "Round up" est le produit le plus connu, ne pourra plus servir dans les jardins. Alors que faire de son vieux bidon de glyphosate restant ? Il faut le ramener dans une  déchetterie. Ça c'est ce qui est préconisé, mais en réalité, ça n'est pas si simple.
 

Le prestataire qui détruit les produits dangereux a perdu l'agrément du Ministère


En effet, du côté des déchetteries gérées par les collectivités métropolitaines, les élus sont bien ennuyés en ce début d'année. Car leur prestataire, l'éco-organisme, Eco DDS, qui normalement récupère puis détruit les produits dangereux, comme les pesticides, n'a plus l'agrément du ministère de la transition écologique, depuis le 1er janvier. Il ne peut plus assurer la collecte. Dirigé par les fabricants et les revendeurs de produits chimiques, il serait même en conflit avec le gouvernement. Un sacré casse-tête pour les collectivités, qui perçoivent le non renouvellement de l'agrément, comme "un désengagement des émetteurs sur le marché et qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités" ce que confie Olivier Dehaese, Vice-président Rennes Métropole en charge des déchets.
 

Dans les jardineries, rien n'est prévu pour récupérer les vieux bidons


En attendant de trouver une solution, les collectivités voudraient bien que les magasins de jardinage prennent le relais. Ils ont normalement l'obligation de reprendre glyphosate et autres pesticides interdits. Mais là encore, ça coince. Rien n'est pour l'instant prévu dans les commerces, qui eux ne se reconnaissent aucune obligation de reprendre ces produits, même s'il pourrait y avoir un intérêt "d'un point de vue de commercial", explique le responsable de Truffaut à Rennes.
 

Les plates-formes de vente en ligne, ne connaissent pas la loi


Avant que tout se mette en place, évidemment, il ne faut surtout pas jeter son vieux pesticide à la poubelle, et encore moins dans l'évier et ou dans le nature. Et puis, il faudra aussi éviter d'en racheter. Parce que sur Amazon, ou sur d'autres plates-formes de vente en ligne, on ne semble pas connaître la loi : le glyphosate y est toujours en vente. Bref, il est beaucoup plus difficile qu'on aurait pu imaginer de se débarrasser de ces chers pesticides. 
 

Le reportage de Myriam Thiébaut et Bruno Van Wassenhove


 
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