"J'en pleure le soir". Epuisés, les greffiers réclament une meilleure reconnaissance du Ministère de la Justice

A Rennes, une quarantaine de greffiers se sont rassemblés ce lundi 3 juillet devant la cité judiciaire. Ils dénoncent le surmenage auquel ils sont confrontés et réclament une revalorisation salariale.

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C’est leur deuxième mobilisation en moins d’une semaine. 

À Rennes comme un peu partout en France, les greffiers "en colère" se sont mis en grève ce 3 juillet. Ils protestent contre un projet de nouvelle grille indiciaire et le mépris dont leur profession fait à leurs yeux l’objet depuis des années.

Sur leurs pancartes devant la cité judiciaire, on pouvait lire notamment "la valeur de mon travail mérite reconnaissance" ou "je suis épuisé et sous-payé".

"On s'épuise à la tâche, il m'arrive d'en pleurer le soir chez moi"

Dans la capitale bretonne, les greffiers disent multiplier des heures supplémentaires non payées.

"On s’épuise à la tâche", indique notamment Aurélie Simon, greffière au tribunal judiciaire de Rennes.

"Dans un cabinet à l’application des peines où normalement nous sommes trois, je me suis retrouvée seule. J’avais l’aide d’une stagiaire, mais on ne peut pas leur demander de faire autant de choses que nous".

"J’en arrivais à pleurer le soir chez moi, j’arrivais pas à suivre. Ce n’est pas spécifique à Rennes, on manque de greffiers partout. Mais le ministre de la justice Mr Eric Dupond-Moretti nous ignore. On est les petites mains dans l’ombre, que personne ne connaît et qu’on ne reconnaît pas."

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Aurélie Simon, greffière à l'application des peines au tribunal judiciaire de Rennes. ©J.Dubois/T.Bouilly/FTV

"À Rennes, il y a 89 greffiers. Le directeur de greffe a demandé 20 postes supplémentaires. C'est pour dire si nous sommes en sous-effectif", poursuit Aurélie Simon. 

"Au mieux, on en aura une poignée. Il faut des postes de greffiers, comme il faut des postes de magistrats, ce qui permettrait de raccourcir les délais pour le justiciable." 

"Avec la nouvelle grille, nous serons encore perdants" 

Cette mobilisation a débuté il y a deux semaines de manière spontanée, hors syndicats, provoquée par un projet de nouvelle grille indiciaire, qui, selon les greffiers, va les désavantager.

"Le travail du greffier, ce n'est pas que la prise de notes à l'audience", précise Ophélie Salgueiro, greffière au tribunal judiciaire de Rennes. "Ca va de l'enregistrement du dossier à la clôture du dossier. La convocation pour le justiciable, c'est nous, la mise en forme du jugement, c'est nous, etc. Et là, il y a ce projet de nouvelle grille indiciaire, qui au final, quand on regarde bien, va surtout nous faire perdre en ancienneté. Alors que d'autres professions au Ministère sont revalorisées. On est méprisés."

Rendez-vous au Ministère le 4 juillet

L'intersyndicale a de nouveau rendez-vous à la Chancellerie mardi 4 juillet. Lundi 26 juin, elle avait été reçue au Ministère de la Justice le même jour, sans obtenir de résultat.

Dans un communiqué, les premiers présidents de cours d'appel et les procureurs généraux ont dit souhaiter que les discussions en cours "permettent de trouver une solution quant à l'évolution du statut comme de la rémunération" des greffiers "indispensables au bon fonctionnement des juridictions".

De son côté, le ministère de la Justice a rappelé que la rémunération des greffiers a augmenté en trois ans de 12%.

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