Le parquet de Rennes, annonce, qu'il ne fera pas appel du jugement dans l'affaire de la noyade à l'école Saint-Cyr Coëtquidan. Trois militaires, sur les 7 à comparaître, ont été condamnés à des peines de sursis, le 14 janvier dernier pour homicide involontaire, après le décès de Jallal Hami en 2012
"Le ministère public a décidé de ne pas interjeter appel de cette décision", a indiqué le procureur de la République Philippe Astruc dans un communiqué. "La décision du tribunal, en ce qu'elle est pour partie éloignée des attentes tant de deux des prévenus qui plaidaient la relaxe, que des demandes du ministère public, non totalement satisfaites, que du positionnement de la partie civile, constitue sans doute un point d'équilibre", observe le magistrat.
Des peines de six à huit mois de sursis
Huit mois avec sursis, la peine la plus lourde, ont été infligés à Hugues Delvolve, qui était "colonel des gardes", l'un des plus hauts responsables du "bahutage" tragique. Dix-huit mois avec sursis avaient été requis. Le capitaine Marc Assier de Pompignan, 31 ans, qui était responsable élu de la promotion dans l'école avait reconnu sa responsabilité dans le drame, et été condamné à six mois de prison avec sursis, moins que les 12 mois avec sursis requis. L'ancien chef de bataillon Hervé Wallerand, 49 ans, chargé des élèves de 2e année, aujourd'hui cadre dans le privé, a été condamné à six mois de prison avec sursis. Deux ans avec sursis avaient été requis à son encontre.
C'est le frère de la victime et son avocat, qui le lendemain du jugement, avaient demandé au ministère public d'interjeter appel de la décision pénale, s'agissant plus particulièrement de la situation de deux des trois élèves officiers relaxés et de l'octroi de deux non inscriptions au bulletin numéro deux du casier judiciaire qui n'avaient pas été sollicitées.
"Des peines ridicules pour une vie"
Quatre autres prévenus avaient été relaxés. Au procès, le frère de la victime, Rachid Hami, avait dénoncé un "quantum des peines ridicules pour une vie". Jeune étudiant brillant, le sous-lieutenant Jallal Hami, 24 ans, s'était noyé dans la nuit du 29 au 30 octobre 2012 durant une activité de "transmission des traditions", une sorte de bizutage qui ne dit pas son nom.
Traverser un étang de nuit
Sur le thème du débarquement des Alliés en Provence, les nouveaux élèves devaient traverser un étang à la nage, de nuit, sur une distance de 43 mètres, avec casques et rangers, dans une eau à 9°C. De nombreux élèves s'étaient retrouvés en difficulté et des bouées avaient été lancées par les organisateurs pour extirper les élèves, avant que Jallal Hami, parti lors de la deuxième vague, ne soit signalé manquant.