JUSTICE. Le couple à trois, entre un quadragénaire et ses deux jeunes compagnes, tourne au cauchemar

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a maintenu en détention ce vendredi 20 janvier 2023 un quadragénaire qui vivait simultanément en couple avec deux jeunes femmes. Elles l'accusent aujourd'hui de "viol avec torture" et de "violences" à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) et Paris (Ile-de-France).

Il vivait en simultanément en couple avec deux jeunes femmes, qui l'ont accusé de "viol avec torture" et "violences" pour des faits commis à Saint-Malo et en région parisienne. La chambre de l'instruction de Rennes a décidé ce vendredi 20 janvier que le prévenu resterait en détention. 

L'enquête avait en fait démarré en février 2020 lorsqu'une étudiante de 18 ans avait déposé plainte à Bobigny (Seine-Saint-Denis) : elle avait certifié avoir été victime de "plusieurs viols" avec "des objets" sous la menace de "représailles" de la part de X. Il aurait, selon elle, utilisé ses "croyances religieuses extrémistes" pour la "menacer de mort". 

Celle-ci l'avait en fait rencontré "lors d'un séjour chez sa tante à Saint-Malo" à l'été 2018, à qui X "fournissait de la drogue", a-t-il été résumé lors de l'audience. Elle s'était souvenue qu'il "aimait parler de son passé criminel", "montrer ses tatouages" et "parler de sa pratique de l'islam", a rappelé la présidente de la chambre de l'instruction lors de l'audience de jeudi 22 janvier 2023, au cours de laquelle le suspect réclamait sa remise en liberté. 

Mais ensuite, la jeune fille aurait "reçu plusieurs messages" avant d'être "déshabillée de force" et "empêchée de partir" par cet homme originaire de région parisienne. Elle a ensuite décrit "des viols quotidiens" dans une "chambre du Ve arrondissement" à Paris, mais également à Cancale (Ille-et-Vilaine).

"Ce trouple est totalement pathologique"

Une seconde femme avait ensuite porté plainte : elle avait emménagé avec X. à Saint-Malo alors qu'elle avait 18 ans et lui 38. Mais les "relations" du couple s'étaient dégradées "six mois après la rencontre". Elle avait pour sa part dénoncé "des claques", "des coups de poing" mais également des coups "de ceinture" et "de câbles électriques". 

Entendues dans le cadre d'une procédure parallèle, dans laquelle X. avait été accusé d'un "vol dans un bar-restaurant" de Saint-Malo, les deux jeunes femmes avaient évoqué leur "couple à trois" avec ce père de deux enfants. "Ce trouple est totalement pathologique", a concédé Me Louise Tort, l'avocate de la défense.

Reste que selon l'avocate parisienne, les "accusations horribles" à l'encontre de son client "rugueux", qui conteste "totalement" les faits, ne "tenaient pas route". "Il ne nie pas qu'il s'est mal comporté à certains moments, mais de là à dire qu'il y a eu des violences, des qualifications criminelles terribles...", a douté l'avocate, qui a qualifié l'enquête de "bâclée". 

"Il a un lourd passé (...), a été extrêmement maladroit, mais sur le reste on n'a avancé sur rien", a-t-elle par ailleurs déploré, alors qu'une expertise psychologique vient seulement d'être ordonnée "en janvier 2023", près de trois ans après la première plainte. "On s'en fiche de ce dossier, on s'en fiche de lui", s'est-elle emportée, face à cette absence d'investigations "dans un délai raisonnable". 

Deux "harpies" qui auraient monté une "cabale"

"Il est en demande de soins et c'est exactement ce qu'il fait", a-t-elle ajouté, tout en précisant que son client avait bel et bien été "odieux" au début de son incarcération : condamné pour des "menaces" à l'encontre des jeunes plaignantes depuis la maison d'arrêt où il est détenu, il est depuis "extrêmement calme". 

"Si on suit le mis en examen, les femmes, c'est sa perte, parce que deux harpies l'enfoncent, c'est des mensonges (...). Le pauvre est victime d'une cabale, d'un complot, parce qu'il fallait qu'elles se partagent son amour", a pour sa part ironisé l'avocate générale.

La magistrate du parquet général a par ailleurs précisé qu'il n'y avait "pas eu beaucoup de célérité" dans l'enquête parce que cet homme, déjà condamné à dix-huit reprises, était à l'époque "détenu". Elle avait réclamé son maintien en détention. 

"Je ne vais pas vous mentir, je suis fatigué, je n'ai plus de forces : cela fait bientôt quatre ans que je suis en prison", a pour sa part fait valoir l'intéressé, qui souhaitait s'installer en région parisienne, chez sa nouvelle compagne, et "reprendre le boulot". Finalement, la chambre de l'instruction l'a maintenu en détention provisoire.

Avec CB (PressPepper)

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