Ivres, ils prennent leur frère pour un intrus et le frappent à mort : deux hommes en détention provisoire

Le tribunal de Rennes vient de confirmer, ce 20 janvier 2023, la détention provisoire de deux hommes mis en examen pour le meurtre de leur frère. L'un d'eux sollicitait sa remise en liberté. À Cancale, le 4 janvier, les trois frères, âgés de 58 à 61 ans, étaient réunis pour préparer les obsèques de leur père. Le drame a eu lieu sur fond d'alcool.

La chambre d’instruction de la cour d’appel de Rennes a refusé la remise en liberté d'un homme de 61 ans, ce vendredi 20 janvier 2023. Cet homme et son frère de 58 ans sont mis en examen pour le meurtre de leur frère cadet de 60 ans, battu à mort, dans la nuit du 4 au 5 janvier à Cancale, en Ille-et-Vilaine. 

Réuni pour les obsèques de leur père

Les trois frères s'étaient retrouvés pour la préparation de la cérémonie d'obsèques de leur père. Les gendarmes de Saint-Malo avaient été appelés au domicile familial vers 3h du matin par le plus jeune des trois frères.

Le benjamin avait alors expliqué qu’un “homme inconnu s’était introduit illicitement” au domicile familial. À l’arrivée des militaires, un homme gisait “inconscient au sol”, souffrant de “très nombreuses blessures” dont un “traumatisme grave à la tête et au thorax”, selon l’expert médico-légal. 

L’alcool les empêche de reconnaître leur frère

La caméra-piéton des gendarmes avait permis de confirmer que “les frères étaient très alcoolisés” lors de l’intervention. Ils n’avaient alors pas conscience que c’était leur frère cadet de 60 ans, qui était au sol. Son portefeuille avait permis aux gendarmes de découvrir le nom de l’homme “en état critique”.

Les trois frères avaient commencé par boire “du pastis”, du “whisky”, puis “du vin et des digestifs”. Le frère aîné de 61 ans présentait encore 1,2 g d’alcool dans le sang, plus de deux heures après les faits.

Le plus jeune frère de 57 ans, également mis en examen dans ce dossier, a pour sa part indiqué aux enquêteurs que lui et son frère avaient "cru à un intrus" lorsque leur frère cadet était rentré à l'intérieur du domicile.

Il reconnaît l’avoir “roué de coups”

Le benjamin de la famille a reconnu s'être "jeté sur lui", l'avoir "roué de coups" et s'être "acharné" sur la victime, après avoir "réagi avec virulence" contre cette personne qu'il aurait "pris pour un individu animé de mauvaises intentions". 

Il a également décrit "des coups de pied au niveau de la tête" donnés de la part de son frère aîné, alors que la victime était au sol.

Le frère aîné ne reconnaît pas les faits. Il a, de son côté, témoigné avoir "perdu connaissance" sous l'effet de l'alcool. "Quand il a recouvré ses esprits, il a vu un homme inconscient dans du sang " a-t-il été dit lors de l'audience.

“Vous avez intérêt à vous annoncer quand vous rentrez chez lui”

Le frère aîné a maintenu devant le juge d'instruction “qu'il n’avait aucune raison de frapper [son] frère cadet". Ce dernier est décédé dans la journée qui a suivi les faits. Les gendarmes ont pour leur part relevé que "les mains de l’accusé étaient écorchées".

Celui-ci a fait une demande de remise en liberté. Son avocat rennais a indiqué que son client "souffre de la mort de son frère". Il a également assuré qu'une "remise en liberté de son client à son domicile de Toulouse n'empêcherait pas qu'il soit présent à tous les actes" de procédure nécessaires à l'enquête. "Il ne cherchera pas à échapper à ses responsabilités et fera tout pour que la manifestation de la vérité puisse apparaître" a assuré Me Hugo Lévy.

"Faites attention parce que quand vous rentrez chez lui, vous avez intérêt à vous annoncer" a grincé l'avocate générale, qui réclame la confirmation du placement en détention provisoire de cet homme dont le casier était jusqu'alors vierge.

"Ils n'ont pas reconnu leur frère : imaginez dans quel état ils se trouvaient !" a déploré la représentante du parquet général.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel a rendu sa décision ce 20 janvier : le frère aîné de la victime reste en détention.

(Avec CB/PressPepper)

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