JUSTICE. Le quadragénaire, qui voulait "fumer" son ex-compagne après leur rupture, va devoir poursuivre ses soins

Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce mercredi 11 octobre 2023, un habitant de Redon (Ille-et-Vilaine) qui avait menacé de mort et laissé de nombreux messages vocaux à son ex-compagne après leur rupture.

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Le couple s'était séparé en juillet 2021, mais quelques semaines plus tard, l'homme s'était "rendu souvent au domicile" de son ex-compagne : elle avait "retrouvé des objets déplacés" et des "initiales tracées sur son pare-brise". Elle avait aussi ressenti "une aggravation" de la situation quand elle s'était "remise en couple" avec un autre homme. Son ex-compagnon, âgé de 47 ans était en effet devenu "beaucoup plus pesant", allant jusqu'à l'insulter, de même que son nouveau conjoint.

Cet habitant de Redon avait dans un premier temps fait l'objet d'une composition pénale, une mesure alternative au procès public, et s'était "excusé" devant un magistrat lors de cette première procédure. Mais en sortant, il avait de nouveau laissé "une dizaine de messages vocaux" à son ex-compagne dans lesquels il menaçait de la "plomber" et de la "fumer".

"Je n'ai pas écouté mon avocate qui m'avait dit de supprimer son numéro"

Les gendarmes s'étaient donc rendus à son domicile où ils l'avaient trouvé "alcoolisé" : il n'avait en fait "pas dormi de la nuit" et souffrait d'un "problème d'alcool depuis deux ans".

"Ça s'est très mal passé" a résumé la présidente du tribunal correctionnel, puisque le quadragénaire était "menaçant et énervé" contre les militaires. Il avait ensuite proféré de "nouvelles menaces" comme "à chaque fois qu'il était alcoolisé".

"Je n'ai pas écouté mon avocate qui m'avait dit de supprimer son numéro" a convenu à l'audience ce père de famille, qui a reconnu les faits, et décrit comment il était tombé "au fond du trou" après la séparation.

Sur un plan judiciaire, il a déjà été condamné à huit reprises, mais "il n'y a plus rien à partir de 2015" sur son casier judiciaire, a fait remarquer la présidente du tribunal correctionnel de Rennes. "Je l'ai rencontrée et elle m'a tiré vers le haut, c'était un grand soutien pour moi" a expliqué le prévenu, qui suit désormais des soins "depuis un an".

Elle vit dans "une angoisse permanente"

L'avocate de son ancienne compagne a pour sa part indiqué que "cette dernière a toujours peur", qu'elle vit "dans une angoisse permanente" et qu'elle "s'enferme à son domicile par peur son ex-compagnon mette à exécution ses menaces". Elle a en conséquence réclamé "4.000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice moral de sa cliente".

"Quand il l'a perdue, il a perdu beaucoup plus qu'une femme : de l'équilibre, ou probablement sa mère", a analysé le procureur de la République. Il a requis six mois de prison avec sursis probatoire pendant dix-huit mois.

"Je regrette qu'elle ne soit pas là. Je tiens à m'excuser"

L'avocate de la défense a, elle, plaidé la relaxe de son client pour les "menaces de mort" puisqu'il n'avait "aucune intention de [les] proférer". En revanche, il "ne nie pas" les messages malveillants et "en dit même beaucoup plus que ce qu'il y a dans le dossier". "Je regrette qu'elle ne soit pas là, je tiens à m'excuser. C'était tout pour moi" a conclu le prévenu.

Le tribunal correctionnel de Rennes l'a reconnu coupable de l'ensemble des faits reprochés. Le prévenu a donc été condamné à six mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, comme l'avait demandé le parquet.

Il devra se soigner et aura interdiction d'entrer en contact avec son ex-compagne et de paraître à son domicile. Sur le plan civil, il devra lui verser 800 euros pour son préjudice moral et 800 euros supplémentaires de frais de justice. 

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