Ce mardi 30 juillet 2024, trois étudiantes de l'Université Rennes 1 ont contesté devant le tribunal administratif leur exclusion de leurs logements universitaires à la rentrée prochaine. Ces trois militantes syndicales sont accusées par le Crous de dégradations dans un local lors d'une action en mars dernier.
Les trois militantes de la Fédération syndicale étudiante (FSE) s'estiment victimes de "répression syndicale", contestent les faits reprochés par le Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) et s'estiment victimes de "répression syndicale".
Des portes automatiques forcées
Les faits reprochés à ces trois militantes de la Fédération syndicale étudiante (FSE) se sont déroulés au mois de novembre 2023, lorsqu'une dizaine de militants de la FSE avaient pénétré dans des locaux administratifs du Crous. Ils entendaient ainsi obtenir un logement social pour un étudiant algérien lourdement handicapé dont l'état de santé s'était détérioré. Ce dernier avait par conséquent perdu son visa et son logement universitaire, se retrouvant dans une grande précarité.
Le Crous affirme que les militants avaient forcé les portes automatiques de ses services administratifs, nécessitant quelque 45.000 euros de réparations. L'organisme universitaire tient pour responsable de ces "dégradations" les trois militantes de la FSE, auxquelles il reproche également des messages diffamatoires sur les réseaux sociaux et une "atteinte à la vie privée" d'un de ses employés, dont la photo a été publiée sans son consentement.
Privées de logement universitaire
Deux des trois étudiantes visées ont reconnu leur participation à cette action, tout en démentant avoir forcé les portes. La troisième, elle, affirme depuis le début qu'elle n'était pas présente ce jour-là.
Le Crous avait déposé plainte au pénal en décembre, mais les étudiantes n'en ont été avisées qu'en mai, lorsqu'elles ont été convoquées au commissariat de Rennes.
Le Crous n'a pour autant pas engagé de sanction disciplinaire suite à l'occupation de ses locaux. L'administration a préféré refuser d'attribuer un logement social aux trois plaignantes pour la rentrée prochaine, estimant qu'elles n'avaient pas respecté le règlement intérieur, a expliqué mardi l'avocate du Crous.
L'avocate des étudiantes a quant à elle relevé qu'un courrier envoyé par le Crous pour motiver son refus mentionnait bien un "contentieux disciplinaire". Elle estime que ce refus de logement était donc bien "une sanction déguisée" contre laquelle ses clientes n'ont pas eu la faculté de se défendre. Elle a donc demandé à la juge des référés de suspendre en urgence la décision du Crous.
Le tribunal doit rendre sa décision d'ici la fin de la semaine.