La campagne tire à sa fin pour les candidats aux Régionales. Les membres de la liste EELV, emmenée par René Louail tenaient leur dernier meeting mardi soir à Rennes, avec un invité d’honneur : le député européen José Bové.
Une batucada pour accueillir les candidats, René Louail et José Bové en train de danser dans la rue. Une image que l’on n’a pas forcément l’habitude de voir. Mais le chef de file des écologistes en Bretagne a voulu faire bon accueil à son ami de 30 ans, son complice de tous les combats.
Deux hommes, un combat
Deux hommes sur la même longueur d’onde. "René incarne une vision de la Bretagne complètement différente des autres. Il est a la fois paysan, il défend l’emploi et sait que le modèle développé en Bretagne est à bout de souffle et qu’il faut en changer. Il incarne ce que peut représenter cette écologie positive de propositions", confie José Bové.René Louail, lui propose "une autre voie". C’est d’ailleurs le nom de sa liste qui rassemble des membres d’EELV et de Bretagne Ecologie (un mouvement qui avait rallié le PS en 2010) . En revanche, les écologistes ont refusé de s’allier au Front de Gauche pour cause de divergences sur des dossiers sensibles comme Notre-Dame-des-Landes.
21 priorités
Le paysan de Saint-Mayeux dans les Côtes d’Armor qui conduit une liste aux régionales pour la première fois (il a succédé à Guy Hascoët à la présidence du groupe écologiste au conseil régional en 2012) veut défendre son projet : 21 priorités qui vont des transports à l’agriculture en passant par l’emploi. Les énergies renouvelables, la rénovation et la construction de 50 000 logements devraient permettre selon lui de créer 10 000 emplois. En revanche pas question de soutenir les "projets inutiles" : Notre-Dame-des-Landes donc, mais aussi la LGV ou la centrale à gaz de Landivisiau dans le Finistère.Au-delà du programme, René Louail veut remettre la démocratie au cœur des préoccupations des Français : "la démocratie est en danger. Ne laissons pas des votes et des comportements extrêmes arriver sur notre territoire. Il ne faut pas laisser s’installer la désespérance".
Des sondages pessimistes
Mais pour porter projets et idées au sein de la région, faut-il encore que les écologistes soient élus. Présents au sein de l’assemblée régionale depuis 1992, ils ont obtenu 11 sièges en 2010 grâce a un score sans précédent de 17,37% au second tour.Mais cette fois-ci, les sondages cette fois-ci sont pessimistes. Déjà en petite forme lors des élections départementales de mars dernier (ils ont obtenu entre 1,28 et 5,7% en Bretagne), la liste EELV pourrait ne pas passer la barre des 10%, synonyme d’une présence au second tour : "ce serait une catastrophe", souligne avec virulence le sénateur EELV du Morbihan, Joël Labbé, numéro 4 sur la liste de son département.
Rennes (35), Le Triangle mardi 1er décembre - René Louail, tête de liste EELV - Joel Labbé, sénateur EELV du Morbihan - José Bové, député européen EELV
/ Reportage : I. Rettig - V. Bars - F.X. Robert
Une alliance avec le PS ?
Quant à envisager une alliance, voire une fusion avec le PS, pourquoi pas. En tous les cas, René Louail ne l’exclut pas : "Le dialogue doit être au rendez vous-même si pour l’instant ce dialogue n’a pas été ouvert avec le PS. Mais on vit une situation inédite et je n’ai pas envie de voir arriver le FN en Bretagne", conclut-il la mine grave.Même crainte chez Guy Hascoët, tête de liste EELV aux régionales en 2010, qui n’y va pas par quatre chemins : "Ca sent pas bon. La connerie est en train de suinter d’un peu partout et je crains que la Bretagne qui jusqu’à présent avait été épargnée, ne soit plus à l’abri".
Bref, face à la montée du FN et aux risques qui selon eux menacent la démocratie, les écologistes espèrent peser de tout leur poids. Verdict dimanche 6 décembre, lors des résultats du premier tour.
Les 11 listes en Bretagne
Les listes en compétition aux élections régionales, dans l'ordre du tirage au sort et donc de leur présence sur les panneaux d'affichage :- "Bretagne en luttes", Gaël Roblin
- "La Bretagne avec Jean-Yves Le Drian" (PS et divers gauche), Jean-Yves Le Drian
- "Notre chance l’indépendance", Bertrand Deléon
- "Oui la Bretagne" (régionaliste), Christian Troadec
- L’Union populaire et républicaine (divers), Jean-François Gourvenec
- "Debout la France" (droite souverainiste), Jean-François Foucher
- Front national, Gilles Pennelle
- "Le choix de la Bretagne" (Droite et centre), Marc Le Fur
- "Une autre voie pour la Bretagne" (EELV), René Louail
- "L’humain d’abord" (Front de gauche), Xavier Compain
- "Faire entendre le camp des travailleurs" (Lutte ouvrière), Valérie Hamon