La Mézière a décidé de couper l’éclairage public pendant toute la période estivale pour limiter la pollution lumineuse et préserver la biodiversité. Une bonne nouvelle aussi pour le porte-monnaie de la commune
Ce lundi 3 mai, des agents ont procédé à la déconnection des vingt-et-une armoires électriques de La Mézière.
Jusqu’au 6 septembre prochain, les rues seront donc plongées dans le noir. Pour le maire, Pascal Goriaux, cette opération a un double intérêt : « Cela a un intérêt écologique, et au terme du dispositif il y aura des économies de générées qui seront dévolues à des éco-projets. »
L'initiative semble bien perçue par la population. « Si ça peut réduire nos consommation d’énergie, ça peut être bien » réagit cette habitante croisée dans la rue.
L'extinction de l’éclairage public devrait permettre à la Mézière de réaliser une économie de près de 10 000 euros dès cette année.
Une trame noire pour la biodiversité
En éteignant les éclairages publics, les communes instaurent ce que l'on appelle une "trame noire", un corridor d’obscurité propice aux insectes, aux chauves-souris, aux rapaces nocturnes et à toute la biodiversité nocturne. Car la pollution lumineuse perturbe la faune mais aussi la flore.
Joseph Villiermet est chargé de mission environnement auprès de la communauté de commune Val-d'Ille-Aubigné. Selon lui la majorité des espèces vit la nuit. La pollution lumineuse a un fort impact sur les insectes par exemple, avec des conséquences pour la flore. « Les plantes ne peuvent pas être pollinisées la nuit parce que les insectes sont occupés à aller tournoyer autour des lampadaires » explique-t-il.
L'obervatoire français de la biodiversité participe à la démarche de Trame noire. L'objectif est de préserver ou recréer un réseau écologique propice à la vie nocturne. Elle vient compléter la Trame verte et bleue qui a été envisagée essentiellement du point de vue des espèces diurnes.
Une opération déjà menée à Mouazé
La Mézière n’est pas une pionnière en la matière. A une quinzaine de kilomètres, Mouazé, également sur le terriroire du Val d'Ille-Aubigné, a montré l'exemple. La commune d'un millier d'habitants a éteint pour la première fois son éclairage l'été dernier. Elle récidive cette année.
« On a fait un sondage en ligne et 100% des habitants étaient satisfaits et nous encourageait même à continuer. On s’est dit que c’était tout bénéfice, vis-à-vis des habitants et de la biodiversité » se réjouit Frédéric Bougeot, le maire.
D'autres communes du territoire, Mélesse, Guipel, et Sens-de-Bretagne participent également à l'extinction de leurs feux communaux cet été.