C'était prévu et annoncé, les forces de l'ordre ont bien procédé tôt ce matin, à l'évacuation des 200 migrants du plus grand squat de France, accompagnés d'un collectif de citoyens.
L'évacuation du squat de Pacé s'est faite dans le calme par une centaine de gendarmes à 6h pile. Les migrants ont reçu un ticket de bus et ont été invités à se présenter à la Préfecture. Les familles ont ensuite attendu des bus du service régulier, sous la pluie, sous les objectifs de la presse.
Selon le communiqué de la Préfecture lu sur place par une militante associative, il y aurait 200 solutions de logement dans le département, tels que des gîtes ruraux, des auberges de jeunesse, des foyers. "Aucune mise à la rue ne résultera évidemment de l’application de la décision de justice ainsi effectuée conformément à la loi" précise le communiqué. Le Préfet Michel Cadot tiendra un point presse à 9h30.
Auparavent, à partir de 4h du matin, les forces de l'ordre, environ une centaine de policiers, ont établi un périmètre de sécurité pour la presse et toutes personnes extérieures au squat installé depuis le début du mois de mai dans une ancienne maison de retraite. La veille, un collectif "citoyen" d'habitants de la commune avait fait valoir une pétition d'un millier de signatures pour maintenir les familles dans le squat. Lundi, la préfecture d'Ille-et-Vilaine avait recensé environ 165 personnes sur place.
L'ancienne maison de retraite de 2.300 m2, fermée depuis septembre 2011, fait l'objet d'un projet de reconversion, notamment en Centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) par la SA HLM les Foyers, propriétaire des lieux, qui avait déposé un recours en expulsion devant le tribunal d'instance de Rennes. Fin juillet celui-ci avait accordé un délai de 4 mois aux demandeurs d'asile, soit jusqu'au 15 novembre.
Sur les quelque 200 à 250 migrants qui vivaient sur place, il y avait 70 à 80 enfants, de quinze nationalités différentes, majoritairement des Mongols, des Arméniens et des Géorgiens. Depuis qu'ils savaient pouvoir être expulsés d'un moment à l'autre, beaucoup avaient décidé eux-même de quitter les lieux sans attendre l'intervention des gendarmes.