Atteint de la maladie de Charcot, un mal incurable, le journaliste sportif et figure du Canal+ de la grande époque Charles Biétry, 79 ans confie avoir organisé son suicide assisté en Suisse.
Charles Biétry, 79 ans est né le 5 novembre 1943 à Rennes. Il a été conseiller municipal de Carnac dans le Morbihan, où il réside et s'est illustré dans sa carrière de journaliste sportif. Récemment, il s'est confié au journal l'Equipe sur son choix d'un suicide assisté du fait de sa maladie.
"On a tout organisé avec ma femme et mes enfants. Je ne veux pas être branché sur une machine pour respirer alors qu'il n'y a plus rien, plus d'avenir. Je ne veux pas souffrir et surtout faire souffrir ma famille (...) Je me suis inscrit en Suisse pour le suicide assisté, tous les papiers sont signés", confie-t-il.
Tout est prêt
"Tu dois prendre toi-même le dernier cachet. Ce geste-là, c'est facile de dire "je vais le faire" quand je suis au bord de la mer à Carnac. Quand on te tend le cachet en te disant que deux minutes après, tu seras mort, ce n'est pas si simple. Mais en tout cas, tout est prêt", explique t-il, quelques jours après que le président Macron a annoncé un projet de loi sur la fin de vie "d'ici la fin de l'été".
Dans ce long entretien, l'ancien journaliste sportif raconte la progression de sa maladie qui se caractérise par une paralysie progressive des muscles, et une espérance de vie n'excédant pas trois à cinq ans, une fois le diagnostic posé.
"Les étapes, je les connais: membre inférieur, membre supérieur, gorge et larynx... J'en suis là", déclare-t-il. "Ensuite, tu passes aux étapes de col de première catégorie avec la difficulté, voire l'impossibilité, d'avaler (...) L'étape d'après, c'est l'attaque des poumons. (...) Quand cela n'ira plus, je veux arrêter". Charles Biétry raconte également sa routine sportive qu'il continue contre l'avis de ses médecins et qui, estime-t-il, lui a permis de résister pendant un moment à la maladie.
Charles Biétry a marqué l'univers du sport et des médias ces 50 dernières années ayant révolutionné les rapports entre foot et télé. Il est également l'auteur d'un scoop sur les morts des JO de Munich le 6 septembre 1972, alors qu'il était reporter pour l'AFP.
Catherine Jauneau avec AFP