Ils ont bien compris les enjeux qui vont se jouer lors des prochaines élections législatives. Les jeunes s'intéressent à la politique mais ils n'ont pas encore tous fait leur choix, un peu perdu par cette campagne express. Ils affichent leurs couleurs sans complexe, tous bords confondus.
"C'est une élection très importante, ça représente la vie du peuple." Les jeunes rencontrés à Dinan, commune des Côtes d'Armor, sont bien conscients de l'enjeu des prochaines élections législatives du 30 juin et du 7 juillet prochain. Ils ont voté aux européennes et ils vont retourner aux urnes dans quelques jours, sans savoir forcément pour qui voter.
"Je me renseigne sur les sites d’informations dans les médias et puis surtout sur Tiktok et Instagram." Enzo a 18 ans et il a voté pour la première fois pour les élections européennes. "J’ai une application sur mon téléphone avec des actualités politiques et les différents points de vue des candidats."
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"Ils m'insultent sans débattre"
Avec ses amis, ils parlent et débattent souvent de politique. Lui, il l'assume, il vote pour le Rassemblement national. "On a des avis différents et j'ai des amis qui m'insultent sans débattre. Je ne trouve pas ça normal. On fait comme on veut après."
Le vote d'extrême droite décomplexé. Jordan Bardella l'a séduit sur Tiktok. "Sur les réseaux sociaux, c'est une information directe. Tout le monde scrolle et donne son avis. Jean-Marie Le Pen, il était raciste et maintenant ce n’est plus forcément raciste le RN, c’est juste la régularisation des immigrés."
Ses préoccupations : l'immigration, l'insécurité (notamment les viols provoqués par "les clandestins") et les trop nombreuses taxes sur les entreprises.
"On a l’impression qu’il nous comprend"
"Avec ma femme on suit Monsieur Bardella sur les réseaux." Vincent, 34 ans, a aussi été happé par Jordan Bardella sur TikTok. "On aime bien son approche avec les jeunes. On a l’impression qu’il nous comprend, qu’il a envie de nous suivre, on aime ça."
Ce père de quatre enfants a aimé voir le candidat du rassemblement national boire des coups et faire la fête." Pour faire un rapprochement avec Monsieur Macron, quand il est arrivé au pouvoir, on s’est dit, c’est un jeune, il nous comprend. Et bah c’est un peu la même chose avec Monsieur Bardella."
Il a voté sans complexe pour le RN aux européennes et il fera de même pour les législatives. "C’est tout simplement un ras-le-bol général de la politique. On n’a plus confiance et on a une incompréhension totale de ce qui se passe en France. C’est le choix du renouveau." De son côté, c'est le manque de pouvoir d'achat et les coûts de la vie qui le touche.
La Bretagne résistante
"En Bretagne, on est les derniers à tenir contre la montée du Rassemblement national." Kevin, 24 ans, semble encore y croire. Malgré les derniers résultats montrant que la digue bretonne contre l'extrême droite a cédé. "En même temps à Rennes avec les manifestations, ça ne se ressent pas tellement. C'est plus dans les campagnes."
Il a voté Parti socialiste mais il hésite pour les législatives. Pas franchement convaincu par le nouveau Front populaire. "Je crois que je préfère voter blanc car il y a peu de choses qui me correspondent."
"Le RN simplifie, peut-être un peu trop"
"Mon vote va dépendre des programmes, explique Louis, 18 ans. Les partis sont trop polarisés et les programmes ne sont pas assez développés." Il fera son choix en fonction des mesures sur l'éducation, le rayonnement international de la France ou encore l'indépendance énergétique du pays.
Il comprend "le ras-le-bol" de ceux qui votent RN mais ne suivra pas le même chemin. "Le RN propose des lignes claires et simplifie, peut-être un peu trop." L’Urgence ? "Le réchauffement climatique et gérer nos ressources."
À 18 ans, on se cherche comme la droite française
Clovis a voté à droite aux européennes. Il se cherche encore, comme les partis de droite. "Je vais attendre les programmes. Et attendre de voir avec tous les partis entre les dissolutions et les coalitions, pour l’instant je ne sais toujours pas."
Son cœur balance entre les programmes économiques de la droite et les mesures plus sociales et sociétales de la droite. Choix cornélien. "Je suis dans un entre-deux. Je ne m’y retrouve pas forcément politiquement."
Pour lui du côté des extrêmes : "il y a aucune bonne idée." L'Urgence pour lui ? "La sécurité et des avancées du point de vue économique et du droit. Notamment pour les femmes."
Les indécis comme les convaincus, ils iront tous voter aux prochaines élections.
