Le juge des référés du tribunal administratif de Rennes a rejeté la demande du syndicat de droite qui s'était inquiété d'ateliers "en non-mixité" à Rennes 2. L'université a rappelé avoir produit la liste des participants aux sessions.
La juge des référés du tribunal administratif de Rennes a rejeté la requête de l'UNI, l'Union nationale interuniversitaire, un syndicat étudiant marqué à droite, qui s'était inquiété de l'organisation d'ateliers "en non-mixité" à l'université Rennes-2.
Les ateliers "réservé aux femmes" reportés ultérieurement
Samedi 15 octobre et le 19 novembre, deux sessions d'un "atelier découverte" du logiciel musical Ableton Live "réservé aux femmes" étaient programmés par le service culturel de Rennes 2.
"L'Université a (...) souhaité, selon ses termes, cibler un public de femmes au motif qu'il s'agissait de favoriser la mixité dans le milieu artistique des musiques actuelles, celui-ci étant très représenté par les hommes", explique la juge des référés du tribunal administratif de Rennes dans une ordonnance datée du 12 octobre 2022 qui vient d'être rendue publique.
La présentation de cet atelier avait été "modifiée sur le site de l'Université", le 26 septembre dernier, retrace la magistrate, afin qu'il soit "ouvert à l'ensemble des étudiants et personnels". Puis, le 10 octobre, à cinq jours de la première session, l'atelier avait finalement été "reporté au second semestre".
"L'université n'a pas produit la liste des participants aux sessions"
Lors de l'audience, l'université de Rennes-2 n'était pas présente : selon elle, la requête du syndicat étudiant était devenue "sans objet" du fait des modifications annoncées de public et de dates.
Mais "l'Université n'a pas produit (...) la liste des participants aux deux sessions, ni davantage n'allègue que les inscriptions seraient, pour la totalité des places disponibles, rouvertes à l'ensemble des étudiants et du personnel", objecte la juge des référés du tribunal administratif de Rennes dans son ordonnance.
La requête de l'UNI est donc toujours d'actualité dans la mesure où la décision a "reçu un commencement d'exécution (...) du fait des inscriptions qui ont pu être d'ores et déjà enregistrées et dont il n'est pas justifié qu'elles auraient été annulées".
En revanche, la magistrate convient qu'il n'y a plus "urgence" à statuer, alors que c'est un préalable indispensable pour faire aboutir une procédure de référé. "Dans ces circonstances, le syndicat (...) n'établit pas que l'exécution de la décision (...) porte atteinte de manière suffisamment grave et immédiate aux intérêts qu'il entend défendre."
[Camille Bluteau avec PressPepper]