On savait le moral des étudiants au plus bas. Une enquête du syndicat étudiant, Union Pirate, s’avère alarmante. 20% des étudiants interrogés confient avoir eu des idées suicidaires depuis la rentrée. Et 92% que le gouvernement n’apporte pas les solutions suffisantes à leurs difficultés.
Entre le 23 janvier et le 2 février 2021, le syndicat étudiant, Union Pirate a interrogé un peu plus de 3000 étudiants de l’université de Rennes 2 sur leur état psychologique.
Une autre étude avait déjà été réalisée deux mois plus tôt en novembre 2020. Si le moral des étudiants n’étaient déjà pas au beau fixe en fin d’année dernière, les choses se sont encore dégradées au fil du temps.
A tel point que 21% des étudiants interrogés ces jours derniers déclarent avoir eu des idées suicidaires depuis la rentrée. "C’est alarmant que des jeunes puissent avoir de telles réponses", s’inquiète Ugo Thomas, responsable de l’Union Pirate.
87% des étudiants disent rencontrer des difficultés
51% des étudiants interrogés déclarent se sentir mal ou plutôt mal. Et 87% d’entre eux avouent rencontrer des difficultés. Difficultés multiples : psychologiques pour 58% d’entre eux (contre 35% en novembre), difficultés financières pour 37 % (contre 25% en novembre) et pour 57 % des difficultés scolaires.
La faute aux cours en distanciel, jugés pour beaucoup aléatoires (61% des réponses).
Alléger les cours
"Les programmes sont trop lourds au vu des conditions de travail, il faudrait les alléger", propose Ugo Thomas. "Mais les enseignants ne comprennent pas qu’il faut adapter les cours en conséquence."
Même si un allègement des programmes pourrait dévaloriser les diplômes, Ugo Thomas y voit un moindre mal : " Je préfère un diplôme dévalorisé que pas de diplôme du tout. Parce que le risque majeur, c’est un décrochage massif."
Le jeune syndicaliste réclame également un droit à la déconnexion : " Certains profs continuent à envoyer des documents à lire, des vidéos à regarder en dehors des cours. Il n’y a plus de limite et même si ça part d’une bonne intention, c’est stressant, on s'y perd."
Une grande majorité juge négativement les réponses du gouvernement
92 % des étudiants interrogés jugent que le gouvernement "n’apporte pas de réponses suffisantes à leurs difficultés". C’est la même proportion qui estime leurs problèmes intimement liés à la Covid. Soit directement causés par la crise sanitaire, soit amplifiés par celle-ci.
Outre les cours plus ou moins adaptés, les jobs étudiants disparus avec la crise, ce sont aussi les stages et les échanges internationaux qui deviennent quasiment impossibles. Et pourtant, c'est la condition pour l'obtention de certains diplômes.
Les plus perdus sont les étudiants de 1ère année car apprendre les codes de la vie universitaire dans ces conditions, c’est très compliqué.
Si 65 % des étudiants souhaitent reprendre les cours en présentiel, 35 % souhaitent rester en distanciel. La raison se trouve certainement dans le fait que 41 % des étudiants ont quitté Rennes et n’y ont même plus de logement. " On ne voit pas la sortie du tunnel", conclut Ugo.