Cette année, le taux record de réussite au baccalauréat fait redouter une rentrée potentiellement compliquée pour certains établissements de l'enseignement supérieur. Pour l'université Rennes 2, un afflux supplémentaire d'étudiants semble moins redouté que l'incertitude liée au contexte sanitaire.
Beaucoup d'incertitudes planent encore sur la rentrée universitaire 2020-2021. On savait que les établissements de l'enseignement supérieur devraient s'adapter à la situation sanitaire. Ils devront aussi se préparer à accueillir un nombre d'étudiants supérieur à celui des années précedentes. En effet, le taux de réussite du baccalauréat a atteint des sommets : 95, 7% à l'échelle nationale, un record.
Résultat : Parcoursup fait face à un afflux supplémentaire de 48.000 candidats. Autant d'étudiants potentiels qui vont venir gonfler les effectifs de l'enseignement supérieur. "Il reste d'ailleurs 9.500 lycéens toujours en attente de places, soit plus que l'an dernier où ils étaient 6.000", a annoncé ce vendredi la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal.
Pour Jerôme Teillard, chef de projet Parcoursup pour le ministère, interrogé par l'AFP, "c'est un travail de dentelle qu'il faut réaliser pour trouver des places supplémentaires partout où c'est possible". "Un travail fin d'appréciation se fait entre les présidents d'universités, les recteurs, l'ensemble des acteurs de l'enseignement supérieur pour qu'on identifie où il est possible de créer des places", souligne-t-il.
Une situation moins tendue en Bretagne
En Bretagne, la tendance est la même mais la situation semble un peu moins alarmante. La région enregistre également un très fort taux de réussite pour l’épreuve du baccalauréat. 97,4% des lycéens bretons, soit 34 483, ont été reçus, dans les filières générale, professionnelle et technologique. C’est une hausse de 4,9 points par rapport aux résultats de 2019 (92,5%).
Une hausse moins significative que dans d'autres régions, la Bretagne affichant déjà un taux de réussite supérieur à la moyenne nationale habituellement. Le président de l'université Rennes 2, Olivier David, assure même ce vendredi 17 juillet que l'établissement n'attend pas un afflux massif d'étudiants pour l'heure.
Nous n'avons pas plus de candidats sur liste d'attente que l'année dernière. Comme tous les ans, certaines filières comme STAPS, Psychologie, ou encore Arts du spectacle sont très demandées, mais il reste aussi beaucoup de places dans d'autres filières comme les lettres, les langues ou la géographie.
La rentrée décalée à fin septembre
La vraie difficulté de cette rentrée est surtout liée à l'incertitude ambiante. "Nous attendons encore les directives nationales. Nous avons envisagé plusieurs stades. Un stade 1 où seul le masque serait nécessaire pour suivre les cours. Un stade 2 où un mètre devrait être respecté latéralement, un stade 3 où le mètre de distanciation serait appliqué latéralement et verticalement, voire un stade 4 qui correspondrait à un confinement. Chaque scénario a été travaillé mais les consignes données influeront directement sur la part de cours dispensés en distanciel".
Une chose est sûre, l'année universitaire devra se tenir et elle se tiendra sur une période plus concentrée qu'à l'accoutumée. "Le premier semestre durera 10 semaines au lieu de 12", précise Olivier David. L'université a d'ores et déjà décidé que le début des cours sera décalé au 28 septembre 2020, afin de consacrer l'essentiel du mois à une pré-rentrée en petit comité qui permettra de garantir le respect des mesures sanitaires.