Universités : à distance, drôles d'examens pour les étudiants !

Si les cours ont été officiellement stoppés dans les universités, les examens restent obligatoires. Les universités sont fermées, les étudiants doivent donc composer à distance. Drôles d'exams' ! 

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Marie a 19 ans, elle rêve de « faire dentaire ».
Pour le moment, elle attend de passer son concours après une première année commune aux études de santé (PACES), à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO).

« Mais on ne connaît pas les détails. Les deux épreuves écrites disparaissent, et il y aura des QCM, mais les modalités restent floues.


Le concours aurait dû avoir lieu mi-avril, ce sera finalement durant la 3ème semaine de juin.
Cette prépa réclame un travail très intense, et le COVID-19 retarde donc un peu plus la délivrance.
« 11 mois au lieu de 9, c’est dur psychologiquement, juste au moment où on en voyait la fin. Je ne serais pas étonnée que certains craquent. Des étudiants seuls dans leur appartement ».


"Je n’ai pas d’ordinateur !"


Quelle première année pour Agathe !
Elle est inscrite en L1, LEA anglais-espagnol à Rennes 2, et ne sait pas comment elle va  pouvoir être évaluée.
Les examens sur table ont été remplacés par des devoirs maison à déposer sur une plateforme en ligne, sauf que… Agathe ne possède pas d’ordinateur !

L’université en prête, mais Agathe est sur liste d’attente. Alors, elle se débrouille comme elle peut avec son téléphone.


Pas possible de se connecter [aux services en ligne de la fac] sinon parfois à 4 heures du matin. Je ne sais pas pourquoi. Je ne peux pas savoir ce qu’il y a à faire.


Depuis le déconfinement, Agathe sollicite des amis mieux équipés, mais « eux aussi doivent rendre leurs exams, donc ils ne sont pas très dispos ».


Agathe doit contacter tous ses enseignants pour trouver un autre moyen d’évaluation. «J’ai reçu un seul contrôle par courrier, j’espère que certains vont neutraliser ma note. Sinon, ce sera peut-être une épreuve de remplacement, mais quoi ? Pas la moindre idée ».
Toutes ces démarches lui prennent du temps et Agathe redoute de ne pas être dans les temps. Date limite : le 20 mai.

« J’ai travaillé toute l’année, et échouer juste pour ne pas avoir eu d’ordinateur… »
En attendant, Agathe lit beaucoup en espagnol et en anglais, regarde des séries aussi « pour rester en contact avec la langue ».
 

Des examens avec les cours sous la main


Alexis, 3ème année d’histoire à Brest, est aussi vice-président de l’UBO.
Il reconnaît que c’est plutôt « pratique de passer des exams avec les cours sous la main. Mais en échange, les profs s’attendent à plus de réflexion ».
Comme dans d’autres villes, l’université a fourni des clés 4 G et des ordinateurs à certains étudiants, mais ça n’empêche pas, pour ceux-là et pour les autres, que « la caméra ou le micro ne fonctionne pas à l’heure d’un oral de langue ».

Un mail tombe et donne rendez-vous pour télécharger le sujet. Une fois en ligne, ce genre de message apparaît : « vous aurez jusqu’à 16h30 pour réaliser l’épreuve et la rendre ».
 

Je n’ai pas ressenti le stress d’une épreuve habituelle, mais en même temps on est facilement dérangé, on n’est pas dans la bulle dans laquelle on se met en amphi .


Ecrire sur ordinateur, c’est aussi moins fluide que le stylo pour Alexis. Le temps de l’épreuve lui a souvent paru plus court. Il a appris que quelques étudiants en 3ème année de sociologie n’ont pas rendu leur travail dans les temps.

Un professeur clôture l’épreuve et ferme la plateforme pour le dépôt d’un dossier. A 16h30, mail du professeur : « 9 étudiants n’ont pas rendu leur dossier, ils passeront au rattrapage ». Pour Alexis, « ils ont pu avoir un problème technique. Comme c’est l’enseignant lui-même qui gère l’épreuve, il pourra sûrement comprendre un retard ».
 

"J’ai tout rendu pour le 10 mai"


Mandy étudie sur le campus Mazier à Saint-Brieuc, en 3ème année d’AES (administration économique et sociale).
Elle a pu passer ses partiels à distance. « Pour mon job étudiant j’étais en chômage partiel, j’avais du temps, j’ai tout rendu pour le 10 mai», souffle Mandy,  même si elle a eu quelques angoisses.

Confinée chez ses parents dans la campagne à Lanvollon, où « la connexion est moyenne", dit la jeune femme.



On ne sait pas si internet va planter. C’est stressant quand on a des quizz à réaliser en dix minutes chrono.



Désormais Mandy sait que chez ses parents, la 4G « c’est dans le salon. Ca ne passe pas dans ma chambre et comme on vit en famille, je n’allais pas virer tout le monde. Je pense à ceux qui ont des petits frères et sœurs. On n’a pas tous les mêmes chances ».


Quand les profs ne jouent pas le jeu


Mandy ne cache pas sa surprise à la découverte de certaines épreuves. « Des profs n’ont pas toujours joué le jeu et nous ont évalués sur des cours qu’on n’avait pas vus. Ca a été le cas pour 4 questions sur 5 dans une matière ! J’ai contacté un étudiant en Master qui m’a donné des conseils en méthodologie ».

Désormais, Mandy espère que les professeurs tiendront compte du contexte pour leurs corrections.

 
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