L'université de Rennes 1 prévoit une télésurveillance des examens notamment pour les étudiants en gestion. Les syndicats s'y opposent mettant en avant le principe d'égalité et une intrusion dans leur vie privée. 

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Au mois d'avril, les étudiants ont reçu un courriel de la part de l'Université de Rennes 1, sur les modalités d'examen. Ces dernières prévoient notamment la possibilité d'une télésurveillance lors des partiels en ligne. Le message stipule : "des évaluations écrites télésurveillées sont envisagées."

Une entreprise privée est en effet mandatée. Elle propose un logiciel capable d'utiliser l'ordinateur et la caméra pour observer les tricheries éventuelles.

Du côté des étudiants, l'opposition est marquée. Maëlig, représentante de Solidaires Etudiant-e-s Rennes explique :"On est contre. D'abord, on pense que ça engendre du stress, dans une situation déjà stressante. C'est un dispositif intrusif, via une entreprise privée qui aura accès à nos ordinateurs, capable de prendre des photos à intervalles réguliers." 

Elle met aussi en avant le principe d'égalité : "Certains n'ont pas d'ordinateurs équipés de webcam et pourraient alors ne pas participer aux examens comme les autres."
"Il aurait fallu mettre en place des devoirs maison ou des QCM (questionnaires à choix multiples) qui réduisent les possibilités de tricherie"  relève l'étudiante. Elle souligne que son syndicat a tenté de joindre l'université, à plusieurs reprises. Leurs messages sont restés sans réponse. Solidaires Etudiant-e-s demande "la validation à 10 du semestre avec une possibilité d'amélioration de sa note par rendu d'un devoir maison." 


Cinq épreuves concernées


L'université précise qu'à ce jour cinq épreuves sont concernées par la télésurveillance, soit une centaine d'étudiants de l'IGR et IAE, avec leur consentement. La faculté de droit était également demandeuse mais pour l'heure aucune certitude quand à la télésurveillance. 

Il s'agit d'une première pour l'établissement qui s'est appuyé sur les recommandations de la direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP). Un lien a aussi été établi avec l'université de Caen, laquelle a déjà testé ce système.

Selon Rennes 1, cette demande de contrôle a émané de certaines composantes étudiantes qui souhaitaient une garantie de la qualité des diplômes, en évitant les fraudes. Erwan Hallot, vice-président de la formation et de la vie universitaire rappelle : "Ce cadrage a été voté lors de la Commission de formation de la vie universitaire. Des étudiants nous ont interpellé sur leurs conditions de confinement. Certains sont seuls, d'autres avec des proches. Des inégalités ont été exprimées." 

Il indique que le dispositif doit rester exceptionnel. "Nous souhaitons l'expérimenter, parce que cela représente l'une des possibilités dans le monde de l'enseignement numérique. Cela permet d'apporter des garanties sur les conditions dans lesquelles les étudiants vont composer." Il temporise : "Il n'y a pas de moyens infaillibles, à distance, de contrôler toutes les situations"

"C'est vraiment un changement de culture pour tout le monde. Cela demande du temps et de l'acceptation. Les inquiétudes sont entendables, on reste à l'écoute et essayons de répondre au mieux à la diversité des situations."


La télésurveillance pour les étudiants concernés doit se tenir comme convenu. 

 
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