Collecte de textes, de photos, d'enregistrements audio, vidéo... En Bretagne, l'association Dastum travaille depuis 50 ans à la sauvegarde et à la transmission du patrimoine immatériel de la région. Mais avec la baisse annoncée de ses subventions, la voilà financièrement dans le dur. Elle lance un appel aux dons.
C’est une association qui fait partie des murs sur la région Bretagne.
Créée en 1972 par une équipe de passionnés, Dastum travaille à la collecte, la sauvegarde et la transmission du patrimoine immatériel de la région.
Depuis plus de 50 ans, sa persévérance a permis de bâtir une incroyable collection d’archives, de textes, de photos, d'enregistrements audio, vidéo, etc. Dans sa base de données mise en ligne et accessible au public, comptez près de 130 000 documents qui racontent la vie de la Bretagne depuis les années 1900. L’association, reconnue d’intérêt général, est une ONG accréditée par l’Unesco.
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Des soucis financiers
Mais comme dans le domaine culturel, la période est aux vaches maigres, pour l'association, l'horizon a tendance à se noircir.
"Notre budget de 630 000 euros dépend à 80 % de subventions", détaille son président Ronan Gueblez. "Nous touchons des subventions de la Région d’abord, et ensuite de l’État, de Rennes Métropole, et de 3 des 4 départements bretons, Ille-et-Vilaine, Côtes-d’Armor, Morbihan".
"Si la Région a décidé de nous maintenir son aide, celle de l’État a baissé il y a déjà dix ans, et l’on sait que la précarité financière qui touche les départements va nous impacter dès l’an prochain. L’un d’entre eux nous a déjà fait savoir que qu’on toucherait sans doute 10 000 euros de moins. Pour les deux autres, on ne sait pas encore".
Ronan GueblezPrésident de Dastum
"Et comme depuis deux ans, inflation oblige, on a vu nos frais augmenter, on perd de l’argent chaque année, au moins 50 000 euros cumulés pour 2023 et 2024. Un rythme de pertes qui nous aura fait consommer tout notre fond associatif en 2028".
On ne croit plus au Père Noël
Alors si l'association reconnaît qu’elle a trois ans devant elle pour trouver la parade, elle a choisi malgré tout de prendre les devants.
"Vu l’état des finances publiques, on sait que pour nos collectivités partenaires, cela ne va pas s’arranger. On ne croit plus au Père Noël, donc pour continuer notre travail qui est loin d'être fini, pour survivre, et permettre à nos huit "équivalents temps plein" de continuer de travailler sereinement, il faut qu’on trouve de l’argent."
Appel aux dons
Bien sûr, Dastum pourrait instaurer un ticket d’entrée pour accéder à sa base de données. "Mais ce n’est pas dans nos valeurs, dit en deux mots son président. D’ailleurs, on l’a déjà expérimenté, et quand on a arrêté, on a vu le nombre de nos consultants bondir en 5 ans de 500 à 9 000. On ne regrette pas".
Pour s’en sortir, l’association s’est donc résolue à lancer un appel aux dons. En sensibilisant d'abord les particuliers. "On aimerait, pourquoi pas, créer un club de supporters de Dastum, comme ont fait ceux d’En Avant Guingamp. Avec des gens qui se sentent proches de la culture bretonne, et qui pourraient donner chacun 1 ou 2 euros par mois, mais de façon pérenne. Cela nous permettrait de nous en sortir".
Dastum compte également faire appel au mécénat d’entreprises. Pour ceux qui aimeraient lui venir en aide, l'association a monté un fonds de dotation, accessible sur son site internet.