Rennes en tête des villes les plus embouteillées de France. C'est ce qu'indiquait il y a quelques jours une enquête réalisée par le magazine Auto Plus. Elle venait appuyer les témoignages et "coups de gueules" qui fleurissaient depuis la rentrée sur les réseaux sociaux. Circuler à Rennes, à commencer par sa rocade, semble être devenu un enfer. Pour quelles raisons ? Faudra-t-il s'y habituer ? On vous a posé la question.
Ce sont les données GPS du spécialiste de la navigation Tom Tom qui le disent : au mois de septembre, les automobilistes de retour en présentiel auront passé 40,05 heures sur le trajet domicile-travail. Dont 18h05 dans les embouteillages pour des rennais consacrés champions de France, devant Marseille et Bordeaux.
Une situation que confirme, en commentaire de notre post Facebook, Jean-Paul : "de pire en pire avec une accélération depuis ce mois de septembre 2021", appuyé par Brigitte et Ana. On peut y voir le retour au travail en présentiel bien sûr, la relance de l'économie, peut-être, et - sans doute - un certain nombre de travaux sur la voirie.
Dès l'entrée de la rocade de Rennes, "quand on arrive de Lorient par la RN 24", Dani s'emporte contre "des feux tricolore en plein milieu d'une 4 voies". (On pourra d'ailleurs choisir, à ce carrefour, de prendre la poudre d'escampette par les étangs d'Apigné, mais il faut être joueur..)
La rocade concentre le plus gros des bouchons aux heures de pointe. C'est le lot des métropoles. "Et Bordeaux, c'est pire" souligne Nathalie [même si la capitale girondine arrive troisième du classement d'Auto Plus].
"Pour avoir habité dans les grandes villes de l'Ouest, Nantes est certainement au coude à coude" remarque Serge. Et c'est vrai que la voisine de Rennes était célèbre pour sa rocade congestionnée, sur la route du sud. "L'enfer c'est les autres" conclue Serge, qui attribue ses points noirs "à une infrastructure mal adaptée".
"Je pense à certains "gros nœuds" autour de ces deux grandes villes, des ronds-points mal conçus, incapables d'absorber le flux" détaille Serge, "et aussi ces PR (Parkings Relais) toujours bondés, qui ne favorisent pas vraiment l'alternative des transports en commun".
Rue barrée
Dans l'enceinte de la ville, ce sont les travaux de voirie qui à Rennes font partie du paysage. Entre le 11 et le 17 octobre, le service communication de Rennes Métropole alerte sur 21 points de travaux, qui nécessitent une modification des conditions de circulation.
Rues barrées, circulation alternée pour laisser, trois ou quatre jours d'affilée, les ouvriers travailler à mettre en place un réseau Télécom ou d'assainissement, de chauffage urbain ou tout simplement un aménagement de la voirie.
Pour suivre ces évolutions de la circulation en ville en temps réel, une appli, RenCircul, a même été créé mise en service en 2014. Le compte twitter @ RennesTravaux permet également de ne pas se laisser piéger par une rue barrée.
Le temps de transport de Sylvie, qui habite Bréal-sous-Montfort, pour aller travailler, est passé de 20mn à trois-quarts d'heure. Mais son travail, c'est ambulancière, et là encore les temps de trajet sont en inflation.
"Depuis la fin du confinement et du télétravail, c'est devenu compliqué" nous explique-t-elle, "nos temps de transport ont doublé, ce qui pose de véritable problèmes d'organisation".
"Les malades arrivent en retard aux examens dans les hôpitaux ou les cliniques, ce qui désorganise la vie des services hospitaliers. Les régulateurs essaient de s’adapter, mais cela complique le travail au sein de l’entreprise et nous sommes souvent en retard" constate-t-elle.
Si Sylvie a remarqué que les bus et les parkings de covoiturages sont moins prisés qu'auparavant, elle pointe du doigt les nouveaux aménagement cyclables. Des voies "qui sont larges et prennent une voie de circulation sur les deux", où "il est difficile de circuler quand on est missionné par le SAMU".
Cette professionnelle nous conseille d'éviter les tranches horaires 7h30 à 9h. L'après-midi, ce sont les horaires paires, 16h, 18h... et difficile de prendre les petits raccourcis... ils sont souvent saturés.