Les fossoyeurs de la ville de Rennes sont rassemblés ce jeudi 16 septembre devant le cimetière de l'Est pour une action symbolique en marge de leur mouvement de grève pour défendre la pérennité de leur service. Ils craignent une externalisation de leur métier vers les entreprises de pompes funèbres.
Des banderoles symboliquement accrochées devant le cimetière de l'Est de la ville de Rennes, les fossoyeurs sont installés à l'entrée pour alerter le public, alors qu'ils viennent de se mettre en grève. Leur crainte : voir la ville fermer ce service qui emploie actuellement 7 agents et confier leur tâche de façon externalisée aux entreprises de pompes funèbres.
Seulement voilà, pour eux, c'est un métier spécifique et le coût de leurs prestations confiées à des sociétés privées sera plus important pour les particuliers.
Cette action fait suite, selon le syndicat Sud, au voeu de la mairie de mettre fin aux prestations funéraires de la ville d'ici à mai 2022. Un comité technique sur le sujet doit se tenir fin septembre pour entériner la décision.
Les fossoyeurs eux, défendent d'abord leur mission.
C'est un métier très ingrat mais les agents y sont attachés. Parfois, quand la pelleteuse ne peut pas atteindre les sections des cimetières, ils creusent encore les tombes à la pelle. Ca reste très archaïque.
Leur tâche est très variée. En dehors du creusement des tombes, ils sont aussi chargé de la mise en terre des corps, de l'inhumation et de l'exhumation. Ils ont encore pour rôle de relever les corps quand la concession est échue ou de remonter le cercueil lorsqu'une famille déménage et souhaite rapprocher le défunt dans un autre cimetière.
Le personnel met également en avant la différence du coût des prestations entre public et privé pour les habitants rennais en avançant ce comparatif : pour le creusement d'une tombe, la facture est de181 euros contre 500 à 600 euros avec une entreprise privé et pour une l'inhumation d'urne, la différence passe de 40 euros à 250 euros, selon le syndicat Sud.
Les précisions de la ville de Rennes
Dans un communiqué, la Ville de Rennes explique qu'elle souhaite adapter ce service public à la tendance d'un recours accru à des prestations complètes de la part des opérateurs funéraires. Actuellement assuré en régie, ce service est payant pour les usagers.
Une réorganisation est donc envisagée, qui vise à améliorer et renforcer la gestion des cimetières rennais avec une modification des missions techniques et un redimensionnement des équipes dédiées. Cette réorganisation préservera la prise en charge des frais d'obsèques pour les personnes sans ressources. Une attention toute particulière sera portée aux familles disposant de moins de moyens afin qu'elles ne soient pas mises en difficulté si le coût des obsèques s'en trouvait modifié. Demain comme aujourd'hui, les personnes ayant des ressources du niveau RSA verront leurs obsèques prises en charge financièrement par la collectivité. La Ville de Renne étudie un ajustement du dispositif d'aide pour les familles à bas revenus, afin que l'impact de ces évolutions soit neutre pour elles.