LGV Paris-Rennes : 55 maisons exposées aux nuisances sonores pourraient être rachetées

Déconvenue des riverains face aux mesures annoncées contre les nuisances sonores. Le comité interrégional des financeurs de la LGV propose plutôt des rachats que des aménagements anti-bruit à la source, contre les nuisances sonores du TGV.

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Il y a plus de 25 ans que les études et enquêtes ont été lancées pour construire une ligne de train à grande vitesse vers la Bretagne en passant par les Pays de la Loire (Sarthe et Mayenne). Quand ils eurent connaissance du tracé, les riverains de la ligne demandèrent des études et aménagements pour les nuisances sonores et visuelles. Mais selon ces riverains, les seuls critères retenus pour la mise en œuvre furent des moyennes sonores sur 24 heures.

Après la mises en service en 2017, les plaintes des riverains se multiplièrent et une mission fut chargée d'évaluer les nuisances sonores et visuelles mais aussi les vibrations. Le rapport du conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), allait conclure dans leur sens que les pics sonores au passage des trains, étaient insupportables pour les riverains, particulièrement au delà de 250 km/h.

En 2018, le ministère des Transports (Élisabeth Borne) avait annoncé une enveloppe de 5,5 millions pour satisfaire les riverains, et la Région Bretagne, selon Gérard Lahellec alors vice-président et en charge des transports, s'est proposée d'abonder au même niveau pour lutter contre ces nuisances:  au total 11 millions d'euros devaient être consacrés à des aménagements sur la ligne de TGV Bretagne - Pays de la Loire.

C'est la préfecture de Région qui a été chargée de piloter le comité interrégional des financeurs de la ligne à grande vitesse et d'arbitrer les décisions.

Les collectifs de riverains (CRI) organisés par département pensaient alors que leurs affaires allaient enfin s'arranger.
  

Validation du scénario de mise en oeuvre

Dans un communiqué daté du 8 octobre, la préfecture de Région Bretagne explique que le comité interrégional des financeurs de la ligne à grande vitesse (LGV) Bretagne – Pays de la Loire s’est réuni le 1er septembre 2020, sous la présidence de la préfète de la région Bretagne, Michèle Kirry.

Le comité des financeurs est composé des Régions Bretagne et Pays de la Loire, des Départements des Côtes-d’Armor, du Finistère, d’Ille-et-Vilaine et du Morbihan, de Rennes Métropole, de SNCF Réseau et d'Eiffage Rail Express.

"À cette occasion, a été acté un scénario de mise en oeuvre des mesures destinées à améliorer l’insertion de la LGV dans l’environnement et notamment à réduire les nuisances sonores pour les riverains.
Ce scénario a été présenté et débattu avec les associations de riverains et d’élus lors de groupes de travail présidés par les préfets de département et réunis les 29 septembre dans la Sarthe, 1er octobre en Mayenne et 8 octobre en Ille-et-Vilaine."
 

Insatisfaction des riverains

"En juin 2019, encore 90 maisons étaient éligibles à des mesures de protection sonores. Les protections envisagées profitaient d'ailleurs à une cinquantaine d'autres indirectement, rappelle Edgard Blot, du bureau du CRI35. En novembre 2019 ce nombre est tombé à 63 " 

"Sur les 63 maisons dans les 3 départements que nous souhaitions voir protégées contre les nuisances sonores, seules 8 maisons sur cinq sites ont été retenues par les décisionnaires, constate le vice-président du Collectif des Riverains d'Ille-et-Vilaine (CRI35). Pour nous, il fallait surtout quelques kilomètres de rehaussements de terre, de merlons ou de murs de protection; et maintenant on ne nous parle que de rachats de maisons! La solution de facilité. Tant d'années de travail et d'études pour en arriver là..."

Le collectif des riverains estiment pourtant avoir été constructifs dès le départ, en proposant des solutions de protection sonore à moindre coût. "On leur a proposé de la terre gratuite, explique Didier Martin, vice-président du CRI35, elle était amenée gratuitement par des entreprises qui préparent des lotissements, mise en forme et terrassée en butte pour zéro euro. Ils n'en ont pas voulu! Tout ça sur des terrains excédentaires des emprises du chantier, c'est à dire en dehors des grillages de la ligne, précise-t-il.

Les riverains ne comprennent pas non plus que les constructions de murs végétalisés n'aient même pas été envisagées alors qu'elles sont peu onéreuses et fonctionnent plutôt bien au long des routes en agglomération: "fin de non recevoir sans même faire un test!" ajoute Didier MartinPour le CRI35, c'est le constructeur (Eiffage Rail Expressqui bloque tout, parce que le cahier des charges initial n'était pas assez exigeant.
 

Les habitations les plus exposées rachetées d'ici 2021

Dans son communiqué, la préfecture de Région informe que d'ici au second semestre 2021, les riverains des habitations les plus exposées à des pics de bruit (plus de 80 dB), et pour lesquelles des protections phoniques à la source présentent un coût supérieur à la valeur des biens ou ne permettent pas de ramener le bruit sous le seuil de 80 dB, se verront proposer un rachat.

Le CRI35 qui dispose de la liste des propriétés est interloqué. Dans les faits, sur les 63 maisons, 8 seulement seraient dorénavant éligibles à des travaux (de simples réhaussements de merlons). En conséquence, on va proposer à 55 propriétaires de leur racheter leur maison. En Ille-et-Vilaine, sur les 15 maisons concernées, 10 propriétaires se verront proposer un rachat.

Le CRI avait estimé que pour 11 millions d'euros on aurait pu construire 8 à 9 kilomètres de murs antibruit végétalisés ou de merlons pour les protéger. Le rachat est devenu le remède principal. Mais les prix annoncés par le constructeur sont "exhorbitants" : 10.000 euros le mètre linéaire de murs écrans
 

 

Inquiétude pour la prolongation de la LGV vers Brest

À l'heure où la pression politique des autres départements bretons est forte pour prolonger la ligne grande vitesse vers Brest, les riverains s'interrogent sur le nombre de zones habitées qu'il faudra traverser. Quelles solutions leurs seront proposées?



 
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