Jeudi 7 mars, un ogre européen se présente au Roahzon Park. Arsenal est le grandissime favori de ce huitième de finale de Ligue Europa contre Rennes. Et pourtant, les Bretons pourraient l'emporter contre toute attente. On vous explique les cinq clefs de ce futur exploit.
1. Un statut envié d’outsider
Au jeu des pronostics, le Stade rennais part perdant. Les Gunners font partie des favoris à la victoire finale alors que le club Breton n’était pas attendu à ce niveau. Et c’est un sacré avantage ! Comme face au Betis Séville, Rennes va pouvoir jouer sans pression, concentré sur la rencontre, et peut-être réaliser un nouvel exploit.Un statut d’outsider bien confortable que cultive l’entraîneur Breton, Julien Stéphan. "On est le petit poucet, il ne reste que des grosses écuries avec une expérience européenne", déclarait l’entraîneur Rennais le soir de la victoire à Séville.
Au contraire, Arsenal mise beaucoup sur cette compétition. Relégué à la 5ème place de son championnat, le club londonien court après une coupe européenne depuis 1994. Depuis 25 ans, le club londonien joue de malchance, avec trois finales perdues. Une malédiction qui va sourire aux Rennais
2. La force d’un collectif
A Séville, les Rennais l’ont emporté avec la manière. Et ils ont indiqué par la même occasion à l’Europe du football qu’un collectif solidaire et bien organisé pouvait renverser des montagnes. Au stade Benito Villamarin, l’ensemble de l’équipe a su être à la hauteur de l’événement, à commencer par l’arrière garde rennaise.Le gardien Tomas Koubek, auteur de quatre arrêts décisifs. Les latéraux Bensebaini et Traoré ont fait preuve d’une solidité défensive à toute épreuve en même temps qu’une audace offensive de chaque instant.
Une implication de tous les joueurs, avec un pressing pendant 90 minutes, et un repli défensif constant : une solidarité essentielle pour figurer loin en coupe d’Europe. Des valeurs suivies par l’ensemble de l’équipe, à commencer par des joueurs à la réputation plus individualiste comme le meneur Hatem Ben Arfa, au service de l’équipe.
3. La défense d’Arsenal à la peine
Voici l’une des principales cartes à jouer des Rouges et Noir. La défense des Gunners se retrouve régulièrement dépassée sur des situations pourtant simples.Au poste d’arrière droit, Stephan Lichtsteiner présente peu de garanties défensives, et son apport offensif est limité. Les défenseurs Mustafi et Sokratis se retrouvent régulièrement pris de vitesse. Le placement des milieux centraux pour boucher les espaces laisse aussi parfois à désirer.
Autant de possibilités pour des attaques rapides. Ce qui tombe bien, l’attaque bretonne en raffole, que ce soient Hatem Ben Arfa, Mbaye Niang, Adrien Hunou et Ismaïla Sarr.
4. La baraka de Julien Stéphan
En 20 matchs sur le banc des Rennais, Julien Stéphan affiche d’abord un bilan comptable exceptionnel : 13 victoires, 4 nuls et seulement 3 défaites.Résultat, sous sa direction, le Stade Rennais joue encore sur trois tableaux en ce début de mois de mars, après la qualification du club en demi-finale de coupe de France, obtenue face à Orléans. Le club est classé à la dixième place en championnat, avec un match en moins, à sept points de la quatrième place. Et bien sûr il est qualifié en 8eme de finale de Ligue Europa pour la première fois de son histoire.
Mais au-delà de ces bons résultats, le jeune entraîneur semble jouir d’une grande confiance de la part de ses joueurs. A l’image d’Hatem Ben Arfa, à la peine sous les ordres de Sabri Lamouchi, et qui a retrouvé depuis son meilleur niveau.
Le meneur n’a pas hésité à louer publiquement la préparation tactique de son entraîneur après la victoire contre Séville, au micro de RMC Sport :
"Le coach a eu beaucoup d’ambition, il nous a donné un plan. La clef du match était d’aller les chercher très haut, tout de suite", résumait-il.
5. Les Rennais bien plus reposés
Dernier argument, et pas des moindres. Les Rennais ont plus d’une semaine de repos pour préparer leur opposition contre Arsenal au Roahzon Park. La club a obtenu le report de leur match contre Nimes, prévu samedi 2 mars.Un avantage certain, comme l’a reconnu Julien Stéphan le 26 février en conférence de presse : "Je ne dis pas que ce sera suffisant pour battre Arsenal, car ils restent grandissimes favoris, mais ça va nous permettre de nous mettre dans les meilleures conditions pour l'intérêt du foot français, je trouve ça plutôt intéressant".
Car au contraire, Arsenal se démène dans un agenda surchargé. Les Gunners ont joué samedi un derby très disputé face à Tottenham, où ils ont concédé le match nul et la possibilité de revenir à un point de la 3e place. Un match capital que le club londonien a joué à fond. Et la rencontre de Ligue Europa contre Rennes est placée juste avant un nouveau match décisif face à Manchester United.
Si ces cinq raisons nous font dire que les Rennais ont la possibilité de vaincre les Gunners, nous avons aussi établi cinq raisons qui nous laissent penser que l'on est en droit d'être inquiet pour le Stade Rennais.