"Chez ma tante", ou le prêt sur gage vient d'arriver à Rennes!

"Le Mont de piété", "Chez ma tante", ou encore "le clou"... les expressions sont nombreuses pour dénommer le prêt sur gage, un service jusqu'alors inexistant en Bretagne. Il vient d'arriver à Rennes avec l'installation d'une agence du Crédit Municipal.


Autrefois on parlait de "mettre au clou" ou de gager des objets de valeur au "Mont de piété" ou "Chez ma tante", en échange de liquidités. Le Crédit Municipal, établissement public de crédit et d'aides sociales, est arrivé à Rennes depuis le mois de janvier. Il s'agit d'une nouvelle agence du Crédit Municipal de Nantes, qui compte déjà celles d'Angers et de Tours. En France on dénombre au total 47 agences de ce type, et celle de Rennes est la première à ouvrir en Bretagne (Une agence du Crédit Municipal a existé à Rennes, de 1993 à 2001, mais ne proposait pas de prêt sur gage). "Nous sommes rendus à 250 contrats ouverts à Rennes depuis la mi-janvier, c'est bien au-delà de ce qu'on imaginait" détaille d'ailleurs Julien Roger-Provost, le responsable de l'antenne rennaise. De nombreux Bretons se rendaient auparavant à Nantes, d'où l'intérêt d'ouvrir une agence en Bretagne.
 
 

Des prêts sur gage de 700 € en moyenne


L'établissement a ouvert il y a plus de 200 ans, en 1815, à Nantes pour répondre aux besoins des plus modestes et leur éviter d'avoir recours à des usuriers. Aujourd'hui pour Julien Roger-Provost, les gens viennent au Crédit Municipal pour obtenir le moyen "de payer une facture d'électricité, d'eau, un problème de voiture. Les gens qui possèdent des objets de valeurs, des bijoux de famille, une alliance, des objets anciens, du vin, on prend vraiment pas mal de choses, ça peut leur permettre d'avoir une monnaie d'échange pour régler la facture, qu'ils ont à payer". Au contraire d'une banque, il n'est demandé aucune conditions de ressource. Seulement une pièce d'identité et un justificatif de domicile. Il s'agit donc souvent de pouvoir surmonter une situation très ponctuelle et compliquée financièrement. D'ailleurs si les prêts peuvent aller de 8 à 15 000 euros, ils s'établissent en moyenne autour de 700 €.
 

Dans 90% des cas, les biens sont récupérés


Bijoux, or, grand cru de vin, maroquinerie, tableaux, oeuvres d'art, instruments de musique, jouets anciens, collections de timbres, le Crédit Municipal accepte beaucoup d'objets de valeur, qui sont estimés au moment du dépôt. La personne demandeuse reste propriétaire et obtient de l'argent en échange, environ 60 à 80% de leur valeur, car insiste Julien Roger-Provost, "ça n'est pas une vente, c'est bien un dépôt". Le contrat de gage est établi pour 6 mois, renouvelables, mais les personnes peuvent récupérer leur bien à tout moment en remboursant le montant du prêt avec les intérêts. Au bout des six mois, si les propriétaires décident de s'en séparer définitivement, ou ne sont pas en mesure de rembourser le prêt, les objets seront vendus aux enchères, et dans le cas d'une plus-value, elle leur sera restituée. Mais dans 9 cas sur 10, les biens sont récupérés et ne seront jamais vendus.
 
 

Micro-crédits et épargne solidaire


Le Crédit Municipal, c'est aussi aujourd'hui un établissement de crédit, mais pour des personnes en situation de précarité financière. Il s'agit plutôt d'éparge solidaire, avec des livrets de micro-épargne, et puis en partenariat avec le CCAS (Centre communal d'action sociale) des micro-crédits pour des personnes en exclusion bancaire. Il s'agit de "petits prêts à 5000 € maximum, pour acheter une machine à laver, une voiture, se remeubler... des prêts sociaux, avec des taux très bas", explique encore le responsable de l'agence de Rennes.




 
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