Le procureur de Rennes livre des précisions sur les enquêtes liées à la rave party de Redon du 19 juin. Pour l'instant, "pas d'explication quant à l’origine de la déflagration ayant emporté la main" d'un jeune homme. Le parquet invite toute personne ayant des informations à se manifester.
Après la rave party qui a eu lieu le 19 juin à Redon, des enquêtes sont en cours, menées par Section de recherches de Rennes, sous la direction du parquet de Rennes. Dans un communiqué, Philippe Astruc le procureur de la République fait le point.
Pas d'explication concernant la main d'un jeune homme arrachée
Lors des affrontements avec les forces de l'ordre pendant la dispersion de la fête, un jeune homme de 22 ans a eu la main arrachée. L'enquête est en cours pour déterminer les responsabilités et l'origine de cette blessure. "Les conclusions provisoires n’apportent pas d’explication quant à l’origine de la déflagration ayant emporté la main. Un examen complémentaire du tee-shirt de la victime viendra compléter et finaliser cette semaine l’analyse technique des effets de la victime."
Selon le procureur, le jeune homme a pu sortir de la clinique mercredi, avec interruption de travail temporaire de 90 jours. Il devrait pouvoir être entendu en début de semaine prochaine. "Une association d’aide aux victimes a été mandatée par le parquet de Rennes pour l’accompagner dans ses démarches."
Pour l'instant rapporte Philippe Astruc, les lieux des faits ont pu être déterminés. Ils ont eu lieu dans un champ situé à proximité immédiate du chemin d’accès à l’hippodrome de Redon vers 3 h dans la nuit du vendredi au samedi, "la victime ayant été déposée à l’hôpital de Redon à 3 h 36 par une jeune femme qui a pu être entendue."
Pour déterminer encore plus le contexte du déroulé de cette nuit, Philippe Astruc invite toute personne souhaitant apporter son témoignage ou possédant tout document à se faire connaître.
7 plaintes pour dégradations pour un préjudice de 97 500 euros
Une deuxième enquête concerne l’organisation et le déroulement de la free party jusqu’à son terme. Elle vise à établir les infractions d’organisation illicite (par violation d’une interdiction préfectorale) d’un rassemblement festif à caractère musical, facilitation de l’usage de stupéfiants et dégradation du bien d’autrui en réunion.
Sept plaintes ont été déposées "émanant de personnes s’estimant victimes notamment de dégradations." Il s’agit de la Mairie de Redon, de la société des courses de l’hippodrome, de quatre propriétaires de parcelles et d’un riverain. "Ils font état à ce stade d’un préjudice qu’ils estiment à 97 500 €."
Le procureur évoque également un courrier d’une avocate du barreau de Paris en date du 21 juin, reçu par le parquet et portant sur un "signalement de faits de destruction de biens", "sans à ce stade mentionner de victimes identifiées". Des collectifs reprochent aux forces de l'ordre d'avoir sciemment détruit du matériel de sonorisation pendant la dispersion avec un préjudice estimé entre 100 000 et et 150 000 euros.
"A ce titre, toute personne souhaitant apporter son témoignage, document ou déposer une plainte est invitée à se faire connaître auprès du service en charge de l’enquête ou auprès du parquet de Rennes afin que puisse être réalisée la liste exhaustive des victimes de l’ensemble de ces faits" précise à nouveau Philippe Astruc.