Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné à un an de prison ferme, ce lundi 1er juillet 2024, un septuagénaire de Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) qui avait tué un jeune de Liffré, le 26 juin 2022, alors qu'il roulait sans permis et alcoolisé.
Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné à un an de prison ferme, ce lundi 1er juillet 2024, un septuagénaire de Saint-Grégoire (Ille-et-Vilaine) qui avait tué un jeune de Liffré, le 26 juin 2022, alors qu'il roulait sans permis et alcoolisé.
Pour rappel, ce jeune motard de 22 ans circulait sur l'axe Rennes - Saint-Grégoire lorsqu'il avait été percuté par une voiture qui s'était déportée sur sa voie, vers 18h30, ce dimanche-là. La victime était simplement partie "acheter des cigarettes" et "faire de la moto" après avoir déjeuné avec ses parents.
Une collision frontale
Mais le jeune motard avait eu le malheur de croiser la route du prévenu, alors âgé de 74 ans, qui rentrait de sa propre fête d'anniversaire en famille : sa voiture s'était déportée sur la voie du jeune homme, entraînant "une collision frontale" aux abords d'un tunnel, sur une portion limitée à 50 km/h. Une infirmière et une élève-infirmière étaient rapidement intervenues pour prodiguer un massage cardiaque au jeune DJ - qui avait pour sa part suivi un parcours dans l'hôtellerie à Dinard - mais en vain.
Ce lundi 1er juillet 2024, le prévenu était donc jugé par le tribunal correctionnel de Rennes pour "homicide involontaire aggravé par deux circonstances" : il roulait en effet sans permis, puisqu'il l'avait perdu dix ans plus tôt à cause de l'alcool, et il avait 0,63 g d'alcool par litre de sang. Le septuagénaire "ne se souvient de rien" mais a admis utiliser régulièrement ce véhicule "pour travailler pour la plateforme Allo Voisins". Il n'était pas non plus "dans un état second" puisque, sinon, son ami ne l'aurait "pas laissé partir".
"Il n'a pas l'air très ému"
"L'alcool, pas de permis, de la fatigue... Vous n'avez pas l'impression que vous réunissez tous les ingrédients pour qu'il se passe quelque chose de grave ?", l'a tancé le président du tribunal correctionnel de Rennes. Le septuagénaire est néanmoins resté impassible, semblant quasi-indifférent à la douleur de la famille qui lui faisait face sur les bancs des parties civiles : il n'avait "pas l'air très ému", comme le lui a fait remarquer l'avocat des parties civiles.
"Vous n'êtes pas capable de vous dire en face que vous avez tué un gamin de 22 ans ?", lui a donc demandé Me Thierry Fillion, l'avocat des parents et de la sœur du jeune homme. Le prévenu a en effet "refusé de voir les photos", il ne connaissait pas "l'âge" de sa victime et n'a eu aucune explication à produire à l'audience, indiquant simplement qu'il se sentait "bien" ce jour-là et qu'il "ne comprenait pas ce qui avait pu se passer", a donc résumé le président du tribunal correctionnel de Rennes.
"Je ne peux pas réparer"
"Je ressens qu'aujourd'hui j'ai peiné des gens, une famille et je ne peux pas réparer. Malheureusement, c'est comme ça", a-t-il fini par lâcher. Le septuagénaire avait pourtant fait l'objet d'une "condamnation notifiée deux mois et demi avant les faits" pour conduite sans permis, a rappelé le magistrat. Le prévenu avait donc "interdiction de conduire" et avait déjà dû réaliser un "stage de sensibilisation à la sécurité routière" en 2023...
La procureure de la République avait en conséquence réclamé une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis à son encontre. Le tribunal est allé au-delà en prononçant un an de prison ferme et trois avec sursis. Le président a toutefois indiqué au prévenu qu'il ne bénéficierait pas d'un aménagement de peine dans l'immédiat. Le septuagénaire aura donc rendez-vous devant le juge d'application des peines (JAP) pour envisager une peine alternative à la détention. "Mais cela n'est pas automatique", lui a rappelé le juge.
LP/CB (PressPepper)