Les taxis bretons se sont retrouvés, ce lundi 4 mars 2024, dès 7h, à Rennes pour une manifestation régionale. Ils dénoncent la nouvelle tarification des transports sanitaires imposés par la sécurité sociale. Une opération 'escargot' est en cours sur la rocade.
Les taxis sont à nouveau mobilisés, ce lundi 4 mars 2024. Venus de toute la Bretagne, une centaine de véhicules a convergé, dès 7h, vers Rennes, avant de mener une opération 'escargot' sur la rocade. C'est à petite allure qu'ils entendent rejoindre la préfecture de Région où ils seront reçus en fin de matinée.
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Les taxis bretons manifestent ce lundi 4 mars 2024 à Rennes
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©France 3 Bretagne/Gilles Le Morvan
"Des économies de bout de chandelle"
Les chauffeurs de taxi dénoncent la convention les liant à la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). Ils estiment que l'augmentation des tarifs remboursés par la sécurité sociale pour le transport de patients est "insuffisante" pour couvrir leurs charges.
La convention est négociée tous les 5 ans entre les CPAM et les taxis. Y sont étudiés les tarifs auxquels les patients sont remboursés et donc le prix des courses.
Cette nouvelle convention "ne va pas dans le sens ni du taxi ni des clients" estime cette chauffeuse. Ils veulent nous imposer le transport simultané, à savoir prendre plusieurs patients dans le même véhicule. Par exemple, j'ai un client qui va faire une dialyse trois fois par semaine. Je l'emmène le matin. Avec la nouvelle convention, mon client, quand il aura fini, devra aller dans une salle d'attente et attendre qu'il y ait 2, 3 ou 4 personnes pour rentrer chez lui. Ce sera un autre taxi qui les ramènera chacun à leur adresse. En gros, j'emmène mon client et je ne le ramène pas. Je perds une course. Et lui, il va se retrouver avec des personnes qui n'ont pas les mêmes pathologies et il aura dû attendre pour rentrer. Ce sont des économies de bout de chandelle" ajoute-t-elle.
Cette chauffeuse de taxi a le sentiment que la sécurité sociale "presse les taxis comme des citrons car elle nous impose des tarifs impossibles avec 30 % de réduction". "Je suis taxi à la campagne, dit-elle, 90 % de mon boulot, c'est du médical. Nos charges sont incompressibles. On paye le carburant, nos voitures, nos assurances, un bras ! On ne peut pas faire 30 % de réduction sur une course sanitaire. En Ille-et-Vilaine, nos tarifs sont déjà les plus bas de France".
Sami Hattier, le président de la FNAT du Finistère et du Morbihan (Fédération nationale des artisans du taxi), rappelle que la nouvelle convention "impose des tarifs en dessous du tarif préfectoral qui régit notre travail. Les remboursements d'assurance maladie sont diminués, même si la CPAM dit le contraire. Pour nous, ils le sont. Nous avons été augmentés de 1 centime du kilomètre. Par rapport à l'inflation, ce n’est pas possible" martèle-t-il.
L'action des taxis ce lundi matin vise à demander une renégociation de cette convention, "en étant tous autour de la table et pas en nous imposant les choses".
(Avec Gilles Le Morvan)