Marche en hommage à deux cyclistes tuées par des automobilistes. "Il ne faut pas oublier que sur un vélo, il y a une vie."

Une marche à la mémoire de deux cyclistes tuées par des conducteurs inattentifs était organisée ce dimanche à Rennes. L'occasion pour les participants de demander des aménagements pour sécuriser véritablement la circulation à vélo dans la métropole.

Plus jamais ça. Plus jamais de cyclistes tués par des voitures. C’était le mot d’ordre de cette marche organisée à Rennes en hommage à deux cyclistes tuées alors qu’elles se déplaçaient à vélo.

L’une s’appelait Grâce, était étudiante et avait 22 ans lorsqu’elle a été percutée par un camion avenue de Rochester à Rennes le 4 novembre 2019.
L’autre s’appelait Mélanie, était kinésithérapeute et avait quarante-trois ans lorsqu’elle est morte renversée par une voiture au rond-point du Taillis à Cesson-Sévigné le 17 juin 2021.

Alors en ce dimanche, les deux familles ont décidé d’organiser une marche entre les lieux des deux accidents en mémoire aux deux jeunes femmes. C’était aussi l’occasion d’interpeller une nouvelle fois les décideurs politiques de la Métropole rennaise sur leur inaction dans l’aménagement de pistes cyclables sécurisées.

Montrant une piste cyclable matérialisée par de la peinture sur la chaussée, Bertrand Morel, le père de Mélanie, s’alarme : "Le marquage au sol, c’est dangereux, une fausse sécurité." Une vision partagée par Anne Bagros, la mère de Grâce : "Avec les voitures qui se garent sur les bandes cyclables pour un oui, pour un non… le vélo, il fait quoi ? Il se met sur la chaussée." 

Et se déporter soudainement dans la circulation automobile pour éviter une voiture garée sur la bande cyclable n’est évidemment pas sans risque pour le cycliste.
"En ville, les cyclistes roulent sur les trottoirs car il n'y a pas d'espaces sécurisés pour eux", constate Bertrand Morel.

Environ 200 personnes ont marché, certains tenant un vélo à la main. Tous partagent le même constat : les infrastructures ne sont pas adaptées pour rouler à vélo en sécurité.


Dans le cortège, Bernard Hélaudais affirme sa volonté de faire bouger cet état de fait. "On peut demander aux gens de prendre le vélo pour leurs déplacements, mais si ça les met en danger, ça n’a plus de sens."

 "Au procès je les aurai en face"

Depuis l'accident, seuls quelques plots en plastique ont été installés pour séparer la piste cyclable de la voie réservée aux voitures à l’endroit où Grâce a été fauchée par un camion. Certains de ces plots ont été coupés en deux par des voitures ! "Il faut que la Ville de Rennes comprenne que des plots en plastique ne protègeront jamais un vélo. Au procès je les aurai en face de moi et là il faudra qu’ils m’expliquent pourquoi ce carrefour n’a jamais bougé. Le carrefour de Grâce et le rond-point de Mélanie sont des coupe-vélos", s’insurge la mère de Grâce.

"On ira jusqu’au bout, on n’a plus rien à perdre"

Depuis la mort de leurs filles, les parents des deux jeunes femmes ont fait de la sécurité des cyclistes le combat de leur vie. Ils avouent qu’eux-mêmes ne s’étaient jamais intéressés à la question avant de perdre un enfant. Mais aujourd'hui, ils le promettent : "On ira jusqu’au bout, on n’a plus rien à perdre."
La mère de Grâce a même lancé une pétition en ligne dans l’espoir de peser face aux décisionnaires. En guise de conclusion, elle rappelle comme une évidence parfois négligée : "Il ne faut pas oublier que sur un vélo, il y a une vie."

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