"Mes années 70", l'exposition que vous verrez... bientôt à Rennes

L'écomusée du pays de Rennes propose jusqu'à fin août 2021 une exposition sur les années 70. Pour l'heure, les musées sont fermés, mais en attendant, on vous fait la visite. Morceaux de mémoire vive dans un présent incertain, l'expo conjugue le passé... au conditionnel.

"Clichés de campagne" donne à voir une jeunesse rurale, péri-urbaine à l'apogée des trente glorieuses dans le pays de Rennes. Les ballades en mobylette, le robot-marie, les pates d'èph., objets symboles et marqueurs d'une société rurale en transition. "Le monde agricole se modernise, la ville gagne du terrain, la jeune génération ne rêve plus de reprendre la ferme familiale".

 

"Grandir à la campagne dans les années 70, c'était comment?"

 

C'est la question que pose en exergue cette exposition d'un temps si loin, et si proche. Michaël Liborio, commissaire d'exposition de "Mes années 70, clichés de campagne" s'excuse du terme, "c'est un 'carottage' de la mémoire. Les visiteurs plus anciens vont retrouver des souvenirs, un peu de nostalgie peut-être, par mimétisme. Les plus jeunes pourront voir aussi ce qui les relie à une histoire commune : les comportements, la famille, l'émancipation, le travail, les luttes sociales..."   

Michaël Liborio définit l'exposition comme "un objet unique et complexe". Une expo qui représente pour lui et les équipes de l'Ecomusée de la Bintinais deux ans de travail. Deux ans de collecte, de recherche, de rencontres, d'écriture, de scénarisation. Deux ans de travail pour une exposition qui existe, mais que l'on ne peut pas voir, du moins pas encore.

 

 

"Fatalitas"

 

"Ne pas pouvoir ouvrir n'est pas une déception en soi, explique Michaël Liborio. C'est une remise en question du sens de ce qu'on fait. Non essentiel, ok".

Pas de prolongation prévue, car une autre exposition déjà se prépare pour décembre prochain, sur les modèles anatomiques. 

Dans l'attente d'une ouverture, "peut-être en mai, peut-être en juin, peut-être jamais" nous dit Arthur Barbier, chargé de communication, les équipes se démènent pour faire vivre l'exposition autrement. "Nous sommes actifs sur les réseaux sociaux, nous allons bientôt mettre en place la chanson du lundi". Une chanson des années 70, chaque début de semaine, sur le Facebook du musée. Mike Brant, incontournable, pourrait bien ouvrir cette session de jukebox virtuel. 

 

 

Ecomusée 2.0

 

Médiateurs et conservateur du musée s'y mettent aussi. Les vidéos apparaissent sur le site du musée "l'Ecomusée chez vous". Avec par exemple un topo sur la GS, fabriquée dans l'usine Citroën de la ville, et qui trône fièrement au milieu de l'exposition.

Autre exemple, la chambre d'ado et la musique, une reconstition qui "accueillera" le visiteur, quand il reviendra.

 

 

"Cette chambre d'ado est la seule reconstitution de l'exposition" explique Michaël Liborio. "Nous ne souhaitions pas en abuser, les éléments mémoriels, objets, témoignages audio ou photographiques sont livrés de façon assez brute, sans appareillage didactique. Les visiteurs peuvent faire leur parcours sur des niveaux d'intérêt et de ressentis divers, le tout présenté par thématique, mais dans une forme très actuelle"

 

L'important, c'est le rapport direct avec le témoignage. Tous ces éléments ne permettent pas de fixer de façon exhaustive et analytique ce qu'étaient les années 70 en milieu semi-rural. C'est plutôt choral, panoramique, c'est un patchwork de matière très contemporaine qui ouvre sur des interprétations, des représentations subjectives, intimes, le tout constituant le paysage.

Michaël Liborio, commissaire d'exposition

 

 

 

 

"Carottage ethnographique de proximité"

 

Le site va également s'enrichir prochainement de podcasts, des témoignages anonymes collectés au long de la préparation de l'exposition, ils ponctuent aléatoirement le parcours de l'exposition. "Ces personnes nous parlaient à l'imparfait, ou alors sont pour certains encore en activité. Nous les avons fait réenregistrés par des acteurs, parfois au présent pour donner une forme plus directe."  Michaël Liborio.  

 

On s'est mariés le 5 mai 1978 parce que j'étais enceinte, on ne se serait pas mariés sinon. Ce sont les parents qui ont insité pour qu'on se marie, parce que ça ne se faisait pas à l'époque. On n'a pas participé à la préparation ni quoi que ce soit, parce qu'on n'était pas pour le mariage. Ni l'un ni l'autre d'ailleurs. On n'a pas fait de liste de mariage [...] ça ne se faisait pas chez nous, les gens amenaient ce qu'ils voulaient. On a eu des trucs pourris et des trucs très chouettes. De la vaisselle, beaucoup de vaisselle. De l'électroménager aussi, moulin à café, machine à café...

- témoignage de l'exposition -

 

 

"Mes années 70, clichés de campagne" croise des récits personnels et des aventure collectives. Des faits, des anecdotes, des virées en Motobecane, les petites histoires qui font la grande Histoire d'un monde d'avant.

Une exposition à voir en vrai... après. 

 

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