Avec près de 3 423 000 habitants au 1er janvier 2022, la région figure parmi les plus dynamiques de France sur le plan démographique. Entre 2016 et 2022, la population a augmenté en moyenne de 0,6 % chaque année. À quoi cette photographie annuelle de la démographie va-t-elle servir ?
3 423 000 habitants. C'est la population recensée au 1er janvier 2022, selon l'enquête démographique annuelle publiée ce 19 décembre par l'Insee Bretagne. En moyenne cela représente près de 20 000 habitants supplémentaires chaque année, presque 120 000 personnes supplémentaires en six ans, entre 2016 et 2022.
Avec un rythme de croissance de + 0,6% par an, la Bretagne est la cinquième région la plus dynamique de France sur le plan démographique. Cette croissance annuelle de la population bretonne est légèrement plus forte que sur la période précédente (+0,5 % entre 2011-2016).
Sur notre carte interactive, vous pouvez cliquer sur la région qui vous intéresse pour connaître son évolution démographique entre 2016 et 2022.
De plus en plus de jeunes retraités
Si la Bretagne accueille de plus en plus de monde, ce n'est pas en raison du nombre de naissances. Le solde naturel (la différence entre les naissances et les décès) est même légèrement négatif (- 0,1% par an contre + 0,2% pour la moyenne nationale). La Bretagne n'a d'ailleurs jamais eu aussi peu de bébés qu'en 2023 (2 100 de moins qu'en 2022).
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Cet accroissement démographique est donc surtout lié aux nouveaux venus, de plus en plus nombreux à venir s'installer en Bretagne : + 0,7% chaque année (0,2% pour la moyenne nationale). La région est ainsi l'une des plus attractives de France après la Corse et l'Occitanie. "Ces nouveaux arrivants sont en bonne partie de jeunes retraités venus d'Ile-de-France, mais aussi des Pays-de-la-Loire, de Normandie. Mais il y a aussi des actifs de 30-35 ans qui choisissent de venir s'installer en Bretagne", précise Jean-Marc Lardoux, co-auteur de la publication de l'Insee Bretagne sur la démographie. Quant à savoir s'il y a un effet post-confinement, "il faudra attendre encore deux-trois ans pour le mesurer avec certitude."
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L'Ille-et-Vilaine en tête
L'Ille-et-Vilaine est le département le plus peuplé avec 1,1 million d'habitants.
Sur les cinq années de référence (2016-2022), la population progresse dans les quatre départements bretons. Comme les années précédentes, c'est en Ille-et-Vilaine que la croissance est la plus soutenue (+0,9%) malgré un ralentissement par rapport à la période 2011-2016 en particulier à Saint-Malo (+0,6 % par an) et surtout à Rennes (+0,7 % par an). Avec ses 225 000 habitants, la capitale bretonne est la 11ᵉ ville la plus peuplée de France.
Le Morbihan suit le rythme régional. Les populations du Finistère et des Côtes-d'Armor augmentent respectivement de 3 300 et 1 800 habitants en moyenne par an, deux fois plus que sur la période 2011-2016.
À y regarder de plus près, le Finistère et les Côtes-d'Armor révèlent toutefois d'importantes disparités d'un territoire à l'autre, tout comme le centre Bretagne. Naviguez sur la carte interactive ci-dessous pour suivre l'évolution de la population selon les bassins.
L'arrondissement de Chateaulin présente la plus forte décroissance (-0,2%), à peine mieux pour celui de Guingamp. Sans surprise, les autres territoires situés sur le littoral voient eux leur nombre d'habitants augmenter sensiblement, en particulier autour de Vannes (+ 0,9%).
L'érosion démographique ralentit à Saint-Brieuc
Rennes est la commune la plus peuplée de Bretagne avec 227 800 habitants. Brest voit sa population augmenter légèrement, alors qu’elle perdait des habitants sur la période 2011-2016, pour atteindre 141 000 habitants. Suivent Quimper (64 500 habitants), Lorient (58 200 habitants) et Vannes (55 000 habitants). Avec 44 100 habitants, Saint-Brieuc continue de perdre en population mais moins qu'auparavant (une soixantaine au lieu de 230 par an). "On peut parier qu'en 2023, le nombre d'habitants se sera stabilisé voire aura légèrement augmenté dans la préfecture des Côtes-d'Armor", note Jean-Marc Lardoux.
Concarneau affiche la plus forte hausse
Parmi les communes de 20 000 à 50 000 habitants, Concarneau affiche la progression la plus forte (+1,3 % soit 260 habitants supplémentaires en moyenne par an). "On compte environ 400 nouveaux arrivants par année. Il faut y avoir, comme dans le Morbihan, l'effet particulièrement attractif de la côte du sud Bretagne."
Près de 60 % des communes bretonnes de moins de 20 000 habitants gagnent des habitants.
Les 1ères couronnes rennaises et brestoises moins attractives
"Autre effet notable de cette étude, selon Jean-Marc Lardoux, la stabilisation de la population dans les communes de la première couronne rennaise, comme Chantepie ou Pacé. C'est un fait nouveau. En revanche, des communes telles que Liffré, Saint-Armel ou encore Nouvoitou, dans la deuxième couronne, voient leur population augmenter fortement. On constate un phénomène similaire autour de Brest."
Des statistiques pour quoi faire ?
Cette photographie annuelle de la démographie bretonne ne sert pas seulement à aligner des chiffres. Elle permet d'établir la "population de référence" de chaque commune. "360 textes de la loi citent cette population de référence", explique Laurent Auzet, responsable du recensement de la population à l'Insee Bretagne. "C'est elle, par exemple, qui détermine en grande partie la Dotation Globale de Fonctionne (DGF) versée par l'Etat aux collectivités notamment les communes. Elle encore qui détermine quel sera le nombre d'élus au conseil municipal. Toujours elle qui sert de base pour les implantations de pharmacies."
Les études servent donc aux élus, aux chercheurs, aux étudiants et sont consultables par tout un chacun via le site de l'Insee.
La prochaine campagne de recensement s'échelonnera du 16 janvier 2025 à la fin février. Comme chaque année, par roulement, un cinquième des communes sera concerné.