C'est à un grand remaniement de ses effectifs que Ouest-France est obligé d'opérer. Neuf postes sont supprimés à la rédaction du Finistère, et cinq rédactions des Pays de La Loire disparaissent.
"Il n'y aura pas de licenciement", nous a affirmé Francois-Xavier Lefranc, le rédacteur en chef de Ouest-France, mais le groupe SIPA Ouest-France devait selon lui procéder à des remaniements stratégiques pour s'adapter à l'évolution des média parce que le public bascule de plus en plus vers les éditions numériques au détriment des éditions papier même si les rentrées publicitaires ne sont pas encore à la même hauteur.
Cinq rédactions fermées dans les Pays de la Loire
Les rédactions de Angers, Le Mans, Cholet, La Flèche et Sablé-sur-Sarthe vont disparaître mais sur les Pays de La Loire, la restructuration s'étend à d'autres titres du groupe : Le Courrier de l’Ouest et Le Maine Libre.
Dans un communiqué la direction précise :
- En Maine-et-Loire, Sarthe et Loire-Atlantique, le Groupe SIPA Ouest-France projette de mutualiser les contenus liés aux informations locales et départementales. Selon cette approche, une partie des articles élaborés par Le Courrier de l’Ouest en Maine- et- Loire ou Le Maine Libre en Sarthe serait reprise par Ouest-France.
- En Loire Atlantique, la situation serait inverse. Les contenus locaux et départementaux élaborés par Ouest-France deviendraient disponibles pour Presse Océan."
En Bretagne, les rédactions du Finistère perd 9 postes
Selon Francois-Xavier Lefranc, la rédaction de Quimper étaient plutôt mieux dotée que les autres rédactions de Bretagne. La diminution des effectifs (il s'agit de postes de journalistes et de postes de secrétaires de rédaction) est compensée par un renforcement de 27 rédactions de territoires en Bretagne, Pays-de-la-Loire et Normandie qui ne compteront dorénavant pas moins de deux personnes par bureau. Ce que le communiqué de la direction formule ainsi :En Finistère, Ouest-France réduirait ses moyens rédactionnels en adaptant la pagination de ses éditions tout en dynamisant son projet numérique.
Au total, près de soixante-dix postes seraient supprimés sans licenciement, sur l’ensemble du groupe, les personnes concernées étant redéployées au bénéfice des nouvelles ambitions éditoriales.
Appel à la grève
L'intersyndicale du groupe (CGT, CFDT, SNJ, CFE-CGC) a aussitôt appelé les salariés à se mettre en grève, dénonçant un projet d'entreprise "dangereux" et appelant la direction à "revoir son projet" en ces termes :Ce plan, qui piétine les engagements historiques d'Ouest-France de maintenir le pluralisme et la qualité de l'information, ne s'accompagne d'aucun projet éditorial et commercial sérieux, susceptible de redresser la diffusion qui s'effondre"
La Direction plaide une réorientation stratégique
Selon la direction, Ouest-France bénéficierait des mesures suivantes :"Le renforcement de sa rédaction de Paris. - L’ouverture d’un bureau à Bruxelles. - Le renforcement du pôle d’informations générales pour développer l’investigation. - La création de postes d’animateurs de communauté (social media manager et community manager).
Dans le domaine de l’information numérique, Le Courrier de L’Ouest, le Maine Libre et Presse Océan deviendraient avec Ouest-France contributeurs de contenus de l’écosystème numérique"
Premier quotidien régional français, Ouest-France est diffusé à 685.096 exemplaires, selon les chiffres OJD de 2017. Il emploie 576 journalistes équivalent temps plein.