Le marché du soutien scolaire pèse aujourd'hui près de 2 milliards d'euros en France. La peur de décrochage scolaire, accrue par les confinements, incite de plus en plus de familles à recourir à une aide en dehors du cadre scolaire. Le budget moyen par an et par foyer s'élève à 1500 euros.
Depuis quelques jours, les enfants ont retrouvé le chemin de l'école. Avant cela, certains ont pu profiter de vacances studieuses, avec échanges culturels ou quelques petites révisions. Le cahier de vacances demeure en effet, un grand classique des achats de début d'été. Il s’en vend chaque année près de 5 millions d’exemplaires. Comme une préparation à la rentrée, pour ne pas tout oublier durant la période estivale.
Crainte accrue du décrochage scolaire
Mais aujourd'hui, ces révisions ne semblent plus suffire. La crise sanitaire avec des confinements à répétition ont accru la crainte du décrochage. Le soutien scolaire est devenu un investissement tout au long de l’année. Un élève sur quatre a désormais recours au soutien scolaire. Un marché devenu très concurrentiel, où les acteurs du secteur jouent la carte du marketing.
Budget moyen de 1 500 euros par an et par famille
Le leader sur le marché c'est Acadomia. L’agence de Rennes suit 1500 élèves du CP à la terminale, pour des cours de maths de français ou d’anglais, en particulier, en petit groupe ou même en visioconférence. Les familles viennent y chercher le surmesure pédagogique mais aussi financier. Le prix moyen d’un cours particulier après réduction d’impôt est de 25 euros de l’heure.
En effet depuis la mi-juin, les familles peuvent bénéficier de l’avance immédiate de crédit d’impôt, pour des cours de soutien à domicile. Le pari étant désormais de démocratiser l’accès au soutien scolaire. Avec la promesse de ce qu'on pourrait appeler un "retour sur investissement" pour les familles.
Nous sommes sur une progression moyenne de nos élèves de 3,9 points, ce qui n'est pas négligeable. Passer de 10 à presque 14, ça fait une différence !
Marie Figueiredo Benvenuti, responsable de l'agence Acadomia de Rennes
Des start-up en ligne pour casser les prix
Ce marché est bousculé désormais par l’arrivée de start up, comme la plateforme Kartable, qui a choisi de tout miser sur l’enseignement en ligne. Alors ici pas de salle de cours, mais un accès illimité à des milliers de fiches conçues avec des enseignants. Les offres Kartable, se déclinent de 8 à 30 euros par mois. Cette plate-forme représente 150 classes virtuelles par jour; avec 500 enseignants mobilisés. Leur pari : casser les prix, tout en s’attaquant au décrochage numérique qui touchent les familles modestes. "C'est dans notre ADN de permettre à ces foyers d'avoir accès à du soutien scolaire, explique Sarah Besnaïnou,
co-fondatrice de la plateforme Kartable. On est est en train de développer une bourse qui va s'adresser aux familles les plus défavorisées pour leur offrir du soutien scolaire chez nous en partenariat avec un ou plusieurs organismes."
Les vacances apprenantes de l'Éducation nationale
Mais l’Éducation nationale non plus, n’oublie pas les plus défavorisés avec l’opération "vacances apprenantes". Durant les vacances scolaires, des écoles restent ouvertes et les enseignants retravaillent les acquis avec leurs élèves mais dans une ambiance différente.
Nous sommes plus dans la restauration du lien à l'école chez les élèves parfois plus fragiles. Nous travaillons sur des enjeux de motivation, des enjeux culturels. Des choses un peu différentes, qui peuvent être complémentaires. La différence essentielle c'est que c'est entièrement gratuit.
Eric Boisbluche, principal du collège Clotilde Vautier à Rennes
Ces colos apprenantes sont subventionnées à 80 % par l’ État. Sans oublier, les aides aux devoirs mis en place dans les établissements sur les périodes scolaires..
Et puis certaines collectivités, des mairies, proposent aussi des cours gratuits tout au long de l’année.