Le prix des matériaux de construction s'envole sur le marché mondial. Plus particulièrement celui du bois avec un impact sur le coût des chantiers de construction alors que les devis ont été signés à priori. La profession en Bretagne s'inquiète des conséquences de cette situation.
"Quand le bâtiment va, tout va !" disait-on autrefois. Seulement voilà. Après les longs confinements, la relance du secteur est menacée par la pénurie de matériaux sur le marché mondial. Résultat, une flambée des prix avec pour conséquence une hausse des coûts des chantiers dont les tarifs ont été négociés de nombreux mois à l'avance.
Lors des confinements, avec les chantiers à l'arrêt, les industriels avaient baissé leur capacité de production. Lorsque l'activité a repris, l'appel de matière première a explosé, provoquant ce déséquilibre économique.
La Fédération Française du Bâtiment Bretagne lance donc un cri d'alerte pour limiter l'impact de ces facteurs et sollicite architectes, négociants en matériaux, maîtres d'oeuvres et banques pour trouver des solutions. En effet, si la situation perdure, 30% des chantiers en cours pourraient fermer, alors même que l'activité de construction et de rénovation de logement progresse de 11 % depuis 2021 selon les chiffres communiqués.
? Comité de crise de la @MedEntreprises sur les matières premières du #BTP : la @FFBatiment au cœur de l’action pour les #artisans et entreprises de #bâtiment, en apportant de premiers cas concrets. pic.twitter.com/HK77jJ5xMo
— FFB (@FFBatiment) June 30, 2021
La filière bois particulièrement impactée
La situation est particulièrement alarmante pour les matériaux "bois" qui subissent une hausse des prix de l'ordre de +130%!
A Saint-M'Hervé, en Ille-et-Vilaine, l'entreprise CCL Construction, spécialisée dans la construction bois emploie 50 salariés. Ce jour là, Eric Dubost, le gérant, visite l'un de ces chantiers chez un client à Vitré: la construction de l'extension d'un siège social de société. Ici, le choix avait été fait d'utiliser le bois pour un système constructif vertueux. Mais il va y avoir de mauvaises nouvelles !
Sur ce chantier, on ne va pas pouvoir tenir nos devis initiaux avec la hausse des prix du bois sinon cela va être dramatique pour nous. C'est sûr qu'on est gêné face à nos clients et qu'ils ont aujourd'hui des désagréments. C'est difficile. On est désolé.
Encore plus d'inquiétude pour les chantiers de la rentrée de septembre où la hausse des prix du bois sera repercutée avec la crainte que certains clients refusent de payer et arrêtent les travaux.
Il faut savoir que 80% du bois utilisé en France provient d'Allemagne, d'Autriche et de Scandinavie. La solution serait de renforcer une filière française dans ce secteur pour plus d'autonomie.