En cette saison de cueillette des champignons, certains préfèrent ramasser des glands… Pas pour les manger évidemment, mais ce sont autant de graines qui seront replantées par l’Office National des forêts ou des pépiniéristes pour renouveler les forêts. Exemple en forêt de Saint-Aubin-du-Cormier, en Ille-et-Vilaine.
Jérémy Lainé, technicien à l’Office National des Forêts supervise cette récolte dans la forêt de Saint-Aubin-du-Cormier. Le sol est humide alors il faut aller vite avant la germination. Pour les ramasser plus vite, Louise a une poche faite maison accrochée à son sweat, gage paraît-il d'une plus grande rapidité : "C'est beaucoup plus simple pour se déplacer, pour la dextérité, plutôt que de se trimbaler son seau derrière soi. Franchement, ça va même deux fois plus vite", raconte-t-elle.
On peut faire jusqu'à 150 litres par jour, donc vous voyez on a la possibilité de gagner 3000 euros dans le mois.
Alainramasseur de glands
Une efficacité rémunératrice pour ces saisonniers payés 1€30 du litre de glands : "On peut faire jusqu'à 150 litres par jour, donc vous voyez on a la possibilité de gagner 3000 euros dans le mois", précise Alain, lui aussi ramasseur de glands.
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Le forestier recherche les glands aux meilleurs gènes
Avant d’être grand comme un chêne il faut avoir été petit comme un gland, mais pas n’importe lequel.
Pour collecter les graines qui renouvelleront les forêts de chênes, seuls 60 ha sur une superficie totale de 840 ha ont été classés à St Aubin du Cormier. Moins de 10% de la superficie. "On a des arbres qui sont droits, peu branchus, qui font plus de 35 mètres de hauteur, donc on voit qu'on a une belle qualité et c'est pour ça qu'on va récolter sur ces individus-là pour transmettre les gènes que le forestier recherche pour une production de bois neuf de qualité", commente Jérémy Lainé, technicien forestier à l'Office National des Forêts.
Par exemple, quand il y a une forêt qui a subi la tempête Ciaran, la ramasse de glands ici en forêt de Saint-Aubin va permettre de les mettre en culture et de fournir des petits chênes pour aller les planter ailleurs en Bretagne.
Jérémy Lainétechnicien forestier ONF
La forêt se renouvelle elle-même à 90% mais elle a de plus en plus besoin d’un coup de main à cause des sécheresses ou des tempêtes : "Par exemple, quand il y a une forêt qui a subi la tempête Ciaran, et que des arbres ont été cassés, la ramasse de glands ici en forêt de Saint-Aubin va permettre de les mettre en culture, de fournir des petits chênes pour aller les planter ailleurs en Bretagne", conclut-il.
Un travail d’anticipation renouvelé chaque année quand les chênes glandent. C’est le terme pour décrire leur production. Plus ils glandent et plus ils sont productifs. La nature a tant de choses à nous apprendre.
(Avec Eric Pinault)