La deuxième semaine du procès de l'ancien maçon accusé de pédophilie s'est achevée vendredi soir à Rennes (35). Après deux jours de suspension, une reprise suivie d'aveux, l'audience s'est poursuivie dans l'après-midi par les témoignages de deux experts psychologues.
Après avoir entendu les aveux de l'accusé, vendredi matin, la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine à Rennes s'est attachée, dans l'après-midi, à essayer de comprendre sa psychologie.
Une personnalité immature
Les experts, qui se sont succédé à la barre, ont décrit une personnalité immature avec des blessures narcissiques dtant de l'enfance. La pédophilie supposée de l'accusé serait donc une façon de réparer ses propres blessures. "Le risque de récidive apparaît réel" même si l'accusé est sorti du déni.
"Je pense que la confrontation avec les plaignants a été importante et je crois qu'il fait un travail sur lui-même assez positif qui lui a permis d'arriver à ces aveux. Il y a eu aussi des excuses qui sont extrêmement [importantes] pour sa reconstruction et pour la reconstruction des victimes", commente l'avocat de la défense, Maître Bertrand Maillard.
A la barre lundi: la femme de l'accusé
Lundi 25 novembre, la cour doit entendre l'épouse de l'accusé. Une femme qui a toujours défendu son mari. "Je pense que [l'accusé] a du mal à accepter que sa femme vienne devant la cour d'assises dans les prochains jours alors que les parties civiles ont déjà été entendues et que la cour ne manquera évidemment pas de faire connaître (...) ce qui a été dit par celles-ci depuis quelques jours", estime de son côté Maître Jérôme Stéphan, avocat de parties civiles.
Quel rôle a joué précisément cette femme ? Pouvait-elle vraiment tout ignorer des agissements présumés de son mari ou bien était-elle, elle aussi, dans le déni ? C'est une autre question sur laquelle se penchera la cour au cours de la troisième semaine de procès.
Depuis le 13 novembre, l'ancien maçon de 59 ans est jugé à Rennes. Il est accusé d’agressions sexuelles sur mineurs, viols sur mineurs, viols incestueux et corruption de mineurs pour des faits qui auraient eu lieu entre 1988 et 2015. Quatorze victimes présumées se sont portées parties civiles.