Deux jeunes de la communauté des gens du voyage ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Rennes, ce lundi 6 mars, pour une quarantaine de vols et dégradations commis "par amusement".
Deux hommes âgés de 18 et 19 ans ont été condamnés pour une quarantaine de vols et dégradations. Ils sont accusés d’avoir commis ces vols "en bande organisée" entre octobre et novembre 2022 en Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et dans la Manche.
Vol de véhicules et dans les commerces
Ils ont principalement dérobé des véhicules dans des garages et cambriolé des commerces. Tous deux originaires de la région nantaise, ils faisaient partie de groupe allant jusqu’à cinq personnes, mais leurs complices n’ont pas été identifiés lors de l’enquête.
Lors de l’audience, sept vols leur ont été reprochés, pour un préjudice estimé à 440 000 euros. Ils sont également accusés d’avoir tenté de briser au pied-de-biche des "casiers Mondial Relay", d’avoir utilisé les véhicules volés comme "voiture bélier" pour commettre les vols suivants, et d’avoir dérobé des armes chez un armurier à Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Le gérant d'une base de loisirs affirme que les deux hommes "alors cagoulés et habillés tout en noir" avait tenté de le percuter, après lui avoir volé deux moto cross.
ADN et géolocalisation
En dépit de leurs dénégations, l'ADN de l'un des prévenus avait été découvert sur le bouton de démarrage d'un véhicule volé. Celui du mineur qui les accompagnait - qui a fait l'objet d'une procédure distincte - l'avait également été à proximité du lieu du vol d'une BMW.
L’homme âgé de 18 ans a déjà été condamné à onze reprises , notamment pour vol.
La procureure de la République a pour sa part déploré les conséquences traumatisantes de tels actes commis "par amusement" selon elle, compte tenu du "maigre butin récolté".
L'enquête a permis d'arriver jusqu'à ces deux homme notamment grâce à la géolocalisation de leur téléphone, plusieurs fois repérés à proximité des lieux où les vols se sont produits.
3 ans de prison
L'avocate de l'un des accusé, Me Valérie Castel-Pagès, souligne que ces nombreux faits ont pu être commis par "des équipes à tiroirs". "Mon client va payer pour l'intégralité des faits alors que rien ne permet de penser que ces individus seraient tout le temps les mêmes", a-t-elle déploré.
Me Sobieslaw Bemmoussat, l'avocat du second accusé - à qui on reprochait "trois périples" sur les sept - a pour sa part estimé que l'ADN devait "être étayé par d'autres éléments" tels que "des surveillances, de la téléphonie, des témoignages".
L'avocat parisien a par ailleurs estimé que "la détention n'est pas la seule solution" pour son jeune client, condamné à deux reprises, qui travaille "dans une entreprise de nettoyage" : il a en conséquence réclamé "une peine mixte" avec "un suivi".
Le tribunal correctionnel a condamné l'homme de 19ans à trois ans de prison avec maintien en détention. Le plus jeune a quant à lui écopé de dix-huit mois de prison. Les deux jeunes ont été maintenus en détention à l'issue de l'audience. Ils ont également interdiction de porter une arme pendant cinq ans et de paraître dans les départements où les lieux ont été commis - sauf en Loire-Atlantique, où ils résident tous les deux.
par Léa Wolber avec PressPepper