160 milliards de chiffre d'affaire par an. C'est ce que génére l'industrie agro-alimentaire en France. Plus rapide, plus pratique, cette offre a changé nos habitudes alimentaires ces dernières décennies. Difficile pourtant de savoir exactement ce que nous mangeons. Enquête.
De la nourriture sur des kilomètres carrés. Une abondance de vivres jamais atteinte dans l'histoire de l'humanité. En 50 ans, l'alimentation est devenue la première industrie de France. Un secteur où les étiquettes promettent monts et merveilles. Très bavarde sur ce qu'elle a à vendre, l'industrie alimentaire reste floue sur ce qui se trame dans ses cuisines. Mais comment être sûr de ce que l'on met dans son assiette ? Pas toujours facile de décrypter les étiquettes, de savoir exactement ce que nous mangeons...
C'est ce que nous avons voulu savoir.
Enquête sur les pâtes à tartiner
Nous nous sommes rendus à l'Agrocampus, un institut où l'on forme des ingénieurs en agro-alimentaire. Dans le laboratoire de biochimie et de nutrition humaine, on analyse les lipides et les acides gras présents dans les aliments. Au banc d'essai : 6 pâtes à tartiner. Industrielles, artisanales, bio ou conventionnelles. Sans surprise. Toutes ces pâtes à tartiner sont riches en sucre et en matières grasses. 45 % de noisette pour l'artisanal contre 13% en général. Impossible de connaître la qualité, l'origine des matières premières, ni la façon dont elles on été produites. L'analyse ne le dit pas.Se pencher sur les étiquettes se révèle d'ailleurs un travail de fin limier. Qui nécessite une loupe, un décodeur et du temps. Plus le produit est transformé, plus sa composition est opaque. L'association Foodwatch décrypte les vantardises des fabricants. Quand il y a de la triche, elle le dénonce.