Dans le Nyonsais, la récolte des olives a débuté début novembre. Les fruits qui sont cueillis en ce moment vont être destinés au moulin pour produire de l'huile. Une récolte précoce, avec près de trois semaines d'avance. Pour l'olive de table, il faudra attendre décembre.
À la coopérative de Nyons, les agriculteurs viennent déposer tous les soirs la récolte du jour. Dans ce secteur de la Drôme, réputé pour son huile, la cueillette des olives a commencé début novembre. Un peu plus tôt cette année. "La récolte est plus précoce que d'habitude", d'après Maxime Laurent, président du syndicat des olives AOP de Nyons et des Baronnies.
20 jours d'avance
L'une des raisons de cette précocité : un mois d'octobre doux. "On a environ 20 jours d'avance, c'est lié aux pluies du printemps et à la douceur de cet automne", ajoute-t-il. Alors dans les oliveraies du secteur de Nyons, on s'active. Les fruits sont moins nombreux, mais plus gros. Non sans conséquence. "On ramasse les olives maintenant, car cette année, c'est un gros calibre. Les olives sont grosses et risquent de tomber", précise Maxime Laurent. Cette récolte précoce est destinée à produire de l'huile.
Une olive, deux produits
La Tanche, variété cultivée dans le sud de la Drôme, est utilisée à la fois pour produire de l'huile et des olives de table. "Aujourd'hui, on est en début de récolte et jusqu'au 15 décembre, on ne recevra que de l'olive qui va servir à faire de l'huile", explique Serge Roux, président de la coopérative de Nyons.
Si la récolte débute si tôt, c'est en raison de la "typicité" de l'olive de Nyons : "C'est une olive qui donne une huile très onctueuse, avec des arômes de pomme, de noisette. Pour l'huile, on préfère récolter en début de saison, car le vent et les intempéries peuvent les faire chuter. Les olives sont alors perdues", confirme Serge Roux. Dans les caisses, certaines olives sont donc encore bien vertes. Mais récolter les olives en début de campagne permet donc d'éviter des pertes causées par les intempéries.
"Ensuite, on attend presque deux mois, pour avoir l'olive noire de Nyons", ajoute Serge Roux. Une olive de table qui peut attendre un peu plus longtemps d'être récoltée. "Dans le cahier des charges, l'olive noire de Nyons doit être bien mûre, ridée, bien bleue", explique le professionnel.
Un précieux nectar
Côté transformation, les olives destinées à l'huile d'olive arrivent au moulin par caisses de 20 kilogrammes. Elles sont ensuite triées une nouvelle fois avant d'être écrasées pour donner le nectar.
Ce sont environ 400 tonnes d’huiles d’olive AOP Nyons qui sont produites chaque année. La clientèle vient parfois de loin pour se procurer cette huile précieuse dont le prix atteint en magasin 26 euros pour une bouteille d'un litre. Loin de rebuter les amateurs, attirés par la rareté et la qualité de ce produit du terroir. Une idée de cadeau pour les fêtes de fin d'année.