Privés d'activité, donc de revenus depuis plus de six mois, les patrons d'établissements de nuit réclament de l'aide, et surtout la possibilité de réouvrir dans le respect des règles sanitaires.
Sans activité depuis le 15 mars, les gérants de discothèques sont à bout de souffle. Sur les 150 établissements que compte la région Bretagne, 7 ont déposé le bilan et 32 sont en redressement judiciaire.
Rassemblés silencieusement sur la place de la mairie de Rennes ce 23 septembre, les patrons d'établissements de nuit réclament de l'aide, et notamment les aides promises par l'Etat qui n'ont toujours pas été versées. "Il n'y a que des annonces du gouvernement, pas d'action" explique Régis Toutain, co-gérant de la discothèque le Missyl à Pontivy et président de la branche "bars de nuit et discothèque" de l’Union des métiers et des industries hôtelières du Morbihan (UMIH 56)."Nous les gérants, depuis mi-mars on a zéro € de salaire. C'est inadmissible de nous laisser sans revenu"
Selon lui, seuls 20% des établissements ont pu bénéficier du plan d’urgence annoncé le 24 juillet par le gouvernement. Des aides mensuelles à hauteur de 15.000€ maximum afin de couvrir les charges fixes pour les mois de juin, juillet et août, dont sont exclues les entreprises ayant souscrit un prêt garanti par l'Etat, et celles affichant une trésorerie positive.
Une modification du décret d'application serait en cours afin de lever ces closes excluantes. Elle se fait attendre.
Ouvrir dès que possible
Ce que souhaitent surtout les patrons de discothèques et bars de nuit, c'est pouvoir réouvrir dès que possible, selon un protocole sanitaire établi par l'ensemble des syndicats de la profession et soumis au ministère de la Santé.
Reçus ce matin à la mairie de Baden (56) par le président de la région Bretagne, ils ont convaincu Loïg Chesnais-Girard de les soutenir :
Rencontre ce matin avec les professionnels de la nuit. Un travail en confiance avec eux est possible pour mieux organiser la fête plutôt que la subir. pic.twitter.com/QAJtmk15i0
— Loïg Chesnais-Girard (@LoigCG) September 23, 2020
Tout comme les patrons de bars rennais soumis à une fermeture anticipée à 23h, les gérants d'établissements de nuit estime que l'argument sanitaire ne tient pas pour justifier leur fermeture :"En ce moment les jeunes se retrouvent dans des appartements, font la fête dans des endroits où aucune sécurité n'est assurée par rappport à la transmission du virus. Nous, nous proposons un encadrement sanitaire."explique Gabrielle Gouelleu, chargée de mission à l'UMIH Bretagne.
La mobilisation des gérants de discothèques n'est pas récente : le 24 juin, une quinzaine de patrons de boîtes de nuit du Morbihan étaient montés à Paris. Avec 200 de leurs homologues venus de toute la France, ils avaient rencontré une vingtaine de députés et leur avaient présenté leurs doléances.
En juillet, le gérant de la discothèque "Le Paradisio" située à Quéven près de Lorient avait ouvert son établissement malgré l'interdiction. Un arrêté de fermeture administrative pour une durée de six mois lui a immédiatement été notifié et il est convoqué devant le tribunal correctionnel en février. Mis en examen pour "ouverture d'un débit de boissons malgré une décision administrative de fermeture", il encourt une peine de deux mois de prison, 3 750 euros d'amende mais aussi la fermeture judiciaire de son établissement
ainsi qu'une interdiction d'exercer son activité.