Réforme des retraites : "Je pense mettre de l'argent de coté pour compléter mes cotisations"

La première ministre Élisabeth Borne présente ce mardi 10 janvier 2023, la réforme du système des retraites voulue par le président Emmanuel Macron. Le gouvernement pourrait annoncer le relèvement de l'âge de départ à la retraite à 64 ans au lieu de 62, progressivement à partir de l'automne 2023. Qu'en pensent les actifs jeunes et seniors ? Paroles recueillies à Rennes.

Je vais peut-être changer de métier

Enzo, 20 ans, serveur depuis quatre ans dans la restauration 

"Je ne vois pas travailler dans ma branche jusqu'à 65 ans. Déjà, j'ai mal au dos, je suis fatigué quand je rentre du boulot. Avec des horaires variables, c'est aussi un métier qui demande de la concentration au moment des rushs pendant les services. Il faut beaucoup d'énergie. Je voulais continuer dans ce secteur, mais là je vais peut-être changer de métier. Je n'ai qu'une vie !"

Le recul de l'âge de la retraite risque d'être difficile

Laurence, 56 ans, salariée de la Carsat ( Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail )

 

" Je suis chargée de la liquidation des pensions de retraite à la Carsat, alors je baigne dedans ! Les réformes successives de la retraite impactent notre travail. À titre personnel, le recul de l'âge de la retraite risque d'être difficile. Même si je suis dans un bureau et que c'est plus confortable physiquement, je suis dans un secteur en perpétuelle mutation, que ce soit au niveau des évolutions informatiques, législatives ou de nos outils de traitement en interne. Pour cette raison, il est difficile de se tenir toujours au niveau. Je le vois avec les collègues plus âgés. D'autant que nous avons de plus en plus d'obligations de performance !"

Lire : TEMOIGNAGE. "Je dois faire très attention à ce que je mange". Avec 840€ par mois, la retraite sous le seuil de pauvreté

 

Il y a beaucoup d'incertitude et c'est stressant pour les jeunes

Nolwenn, 23 ans, étudiante en Master 2 cinéma 

 

" Je ne suis pas encore sur le marché de l'emploi, mais je sais que ma formation m'oriente vers les métiers de la culture qui ne sont pas stables. Alors, je ne sais pas jusqu'à quand je devrais travailler et même si j'aurai une retraite. Mais je sais que si je veux des cotisations à taux plein, il faudra que j'aille au-delà de 65 ans. Il y a beaucoup d'incertitude et c'est stressant pour les jeunes. Je suis contente que des seniors se sentent aussi concernés par ce dossier."

Au final, il y aura des baisses de pensions pour beaucoup

Frédéric, 56 ans, salarié de la poste (service Colis)

" À 56 ans, j'ai déjà des restrictions médicales, alors physiquement, ça va être dur de travailler plus longtemps. Quand j'ai débuté, il fallait 37, 5 annuités pour partir en retraite. Au fil des gouvernements, j'ai vu aussi les modes de calculs des pensions changer. D'abord, c'était sur les 20 meilleures années et aujourd'hui c'est sur toute la carrière, avec parfois des carences à cause d'arrêts maladie ou de périodes de chômage. Alors, au final, il y aura des baisses de pensions pour beaucoup. Même la retraite minimum revalorisée à 1 200 euros, ce n'est pas suffisant. J'ai des collègues qui sont partis récemment et qui touchent 900 euros ! En plus, en prolongeant la durée d'activité, les chômeurs resteront encore plus sans possibilité d'emploi."

Je pense mettre de l'argent de côté pour compléter mes cotisations

Neal, 25 ans, médiateur social à Kéolis

" Aurais-je une retraite ? Je n'en sais rien, mais j'espère profiter d'une retraite à taux plein. Je préfère ne pas trop y penser. Je vais travailler le plus longtemps possible et ma priorité, c'est d'abord de trouver une situation stable. Après, je pense mettre de l'argent de côté pour compléter mes cotisations et ne pas être dépendant uniquement des systèmes de retraites" .

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