C'est l'une des pistes envisagées pour le projet de loi de réforme des retraites. Revaloriser les pensions de retraite à 1200€ minimum. Ce serait une grande bouffée d'oxygène pour Louisette, qui vit avec 840€ de pension par mois. Elle vivrait alors au-delà du seuil de pauvreté.
Louisette* a travaillé jusqu'à ses 70 ans. Une carrière de comptable, coupée par une pause de plusieurs années pour élever ses trois enfants, terminée par du travail de ménage. À 76 ans, elle touche "840€ de pension de retraite par mois" assure l'habitante d'un logement social dans le quartier du Blosne de Rennes.
"Il faut que je compte tout." Elle admet qu'il y a des mois difficiles financièrement. "Il ne faut pas que je dérape. Je dois faire très attention à ce que je mange. Je scrute les promotions pour l'alimentaire, les vêtements."
Malgré ses faibles revenus, elle s'estime chanceuse d'habiter à Rennes ce qui lui permet de bénéficier de "pas mal d'activités gratuites". La septuagénaire débourse 340€ de loyer chaque mois avec "eau chaude et chauffage compris".
Elle bénéficie d'une allocation logement, de la gratuité des transports et du chèque énergie. Ces aides, "heureusement qu'elles sont là".
Sous le seuil de pauvreté
Pour Louisette, une pension revalorisée à 1 200 € "paraîtrait plus confortable". Mais elle reste sceptique. "La grande part des aides que je reçois serait bouffée par l'augmentation de la pension", s'interroge la Rennaise.
Une augmentation de 360€ de sa pension lui permettrait tout de même de vivre au-dessus du seuil de pauvreté, fixé à 1 102 € en 2019 selon l'INSEE. La brétillienne reste modeste. Elle répète qu'avec sa maigre pension, elle n'a "pas à se plaindre".
Avant la présentation de la réforme des retraites par la première ministre Elisabeth Borne, Louisette est résignée par les petites augmentations dont elle a bénéficié ces dernières années. "J'avais 800€, il n'y a pas longtemps. Ils ont augmenté de 12€... Youpi, raconte la bénévole à la maison des aînés ironiquement. Après je suis passé à 840€. Avec ça, je vais loin..."
Le budget serré de la retraitée la restreint, notamment sur ses voyages. Sans voiture, elle doit prendre le train ou le car pour rendre visite à ses trois enfants. Mais les billets sont parfois trop chers pour aller en région parisienne ou en Haute-Normandie.
Dans son logement au sud de Rennes, Louisette n'en finit pas de compter son argent et de scruter ses factures pour maîtriser son budget. Elle angoisse sur sa facture d'électricité qui pourrait fortement augmenter.
Pour faire face à la hausse du coût de l'énergie et vivre plus sereinement, une revalorisation à 1 200 € de sa pension serait bienvenue "Je gâterais peut-être un peu plus mes enfants. Pour l'instant, c'est eux qui me gâtent. Heureusement que je les ai."
*Le prénom a été modifié