Sans tarifs de l'énergie plafonnés par l'État, comment se préparent les communes à passer cet hiver ? Exemple à Melesse au Nord de Rennes.
"Moins on consommera d'énergie et mieux ce sera." A Melesse, commune de 7 000 habitants au Nord de Rennes, la municipalité essaie de trouver des solutions pour faire baisser une facture d'énergie qui s'annonce salée l'hiver prochain.
Marie-Edith Macé, adjointe au maire, est chargée entre autres des équipements publics et elle l'assène : "Il y a un vrai travail à faire sur la baisse de la consommation et la pédagogie est indispensable auprès des citoyens, des agents publics…"
Ici, comme dans toutes les communes, l'hiver qui approche fait craindre une envolée des factures énergétiques. Car contrairement aux particuliers, les collectivités locales et les entreprises ne bénéficient pas de prix plafonnés par le bouclier tarifaire de l'État.
+50% pour l'électricité, +100% pour le gaz
En 2021, la facture d'électricité de la commune de Melesse s'élevait à 630 000 €. "Dans les mois qui viennent, elle pourrait augmenter de 50%", s'alarme Sébastien Forveille, le directeur des services techniques.
S'agissant du prix du gaz, c'est une multiplication par deux, qui est attendue avec l'abandon de l'approvisionnement en Russie.
Des économies d'énergie
Depuis 2014, la Ville de Melesse a installé des panneaux solaires sur des bâtiments municipaux et a équipé son éclairage public de LED. Cet investissement dans des ampoules basse consommation a permis de compenser la hausse du coût de l'électricité et d'en stabiliser la facture. Mais, pour ne pas voir les dépenses en gaz et en électricité flamber, la municipalité se voit dans l'obligation d'aller plus loin.
"On se pose la question de baisser la température à 17° plutôt que 19° dans les couloirs, idem dans les salles de sport, explique Sébastien Forveille. C'est aussi l'usager qui va nous aider en éteignant la lumière et en coupant le robinet quand il part."
S'il n'y a pas un vrai travail de fond sur la sobriété, on paiera la facture tôt ou tard.
Marie-Edith MacéAdjointe au maire de Melesse
Demander des aides de l'État ? L'élue Marie-Edith Macé émet un bémol : "Les caisses publiques ne sont pas extensibles. Les subventions aident à passer un cap difficile. Mais s'il n'y a pas un vrai travail de fond sur la sobriété, on paiera la facture tôt ou tard."
Si ces gestes du quotidien s'avèrent indispensables, il faudra sur le long terme les compléter par des changements de cap plus radicaux. A commencer par l'isolation thermique.
Les sous que la mairie mettra dans le gaz et l'électricité, elle ne les mettra pas ailleurs.
Marie-Edith MacéAdjointe au maire de Melesse
Sébastien Forveille, lui, positive la crise : "C'est peut-être un mal pour un bien si ça fait prendre conscience de la nécessité de réhabiliter le bâti ancien."
Et Marie-Edith Macé de conclure, pragmatique : "Les sous que la mairie mettra dans le gaz et l'électricité, elle ne les mettra pas ailleurs."