Pouvoir d’achat. Entre 500 et 1000 personnes rassemblées à Rennes pour une hausse des salaires et des retraites

A l’appel d’une intersyndicale, 150 personnes se sont rassemblées à la mi-journée à Rennes, comme ailleurs en Bretagne, pour demander une hausse des salaires, des pensions de retraite et des minima sociaux. Les manifestants ne voient dans l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires annoncée par le gouvernement qu’une manœuvre électorale et exigent des hausses immédiates.

"Le gouvernement annonce une hausse du point d’indice des fonctionnaires, sans nous donner ni de chiffres, ni de dates" s’agace Hervé Laurent, secrétaire départemental de la CGT d’Ille et Vilaine. Le militant parle de "mesures électoralistes et populistes pour gagner des voix". "Alors que les prix montent en flèche, il y a des travailleurs en grande difficulté, beaucoup de gens en dessous du seuil de pauvreté" détaille-t-il.

"D’ailleurs, cette hausse, s’inquiète-t-il, on nous prépare déjà à en faire une mesurette en expliquant qu’1 % ça coute tant de milliards !!!"

"Encore une augmentation pour les calendes grecques , soupire Jean-Charles Hellequin, professeur dans un lycée professionnel et délégué départemental Solidaires 35. On n’y croit plus ! "

"Plus à Lidl que chez Carrefour"

"Depuis les années 80, explique-t-il, les enseignants ont perdu un quart de leur pouvoir d’achat. Moi, maintenant, les courses et la vie, c’est le strict minimum, je vais plus à Lidl que chez Carrefour, je ne vais plus au cinéma. Il faut que l’état paye correctement ses agents pour que l’on puisse vivre dignement, on a une mission de service public et on nous paye au lance-pierres !"

L’enseignant évoque certains de ses collègues salariés, comme les AED, les surveillants , ou les AESH qui s’occupent des élèves en situation de handicap ."Ils ont des boulots très précaires et des salaires de misère. Là, ils se tapent des frais d’essence faramineux pour gagner 400 - 450 euros par moi. Ce n’est pas possible de venir travailler pour perdre de l’argent. "

Reste à vivre

Michel Priol, secrétaire général de l’UNSA 35 aimerait que l’on parle de "Reste à vivre". "Pour certains, les difficultés de la fin du mois arrivent dès le milieu du mois précise-t-il. Avec la hausse des carburants, venir au travail, ça coute horriblement cher ! " 

Marie-Laure Dumenil est aide à domicile et secrétaire Aides et soins à domicile de la CGT 35. "Le secteur, dit-elle, des premiers de corvée et des premiers à souffrir !" "Chez nous, il y a beaucoup de femmes, à temps partiel subi. Elles sont en dessous du salaire minimum et certaines sont obligées de faire le choix entre plein d’essence pour aller travailler et plein de courses pour nourrir leur famille".

Un seul mot, augmentation

Pour les manifestants, il n’y a qu’une solution pour compenser l’augmentation du coût de la vie, c’est augmenter le SMIC, augmenter les salaires, les pensions de retraite, les minima sociaux.  "Mais attention, prévient Hervé Laurent, pas question de faire payer ses mesures par les travailleurs. Là, ils financent tout par l’impôt, donc en fait, ils prennent dans la poche des salariés d’un côté, pour lui mettre de l’autre. Il faut que les entreprises mettent elles aussi la main à la poche !"

"En bas, on tire toujours plus la langue et en haut, il y a toujours plus de profits pour les actionnaires" déplore Justine Marti, enseignante dans un collège.

En même temps


Les manifestants ont défilé dans le centre-ville dans le calme mais déterminés. 
"La guerre en Ukraine ne doit pas éviter au gouvernement de répondre aux autres questions, souligne Hervé Laurent. Le fait qu’il y ait une guerre en Ukraine ne change rien au fait que les français souffrent et s’appauvrissent. Le président parle souvent du En même temps… il peut s’occuper de l’Ukraine et du pouvoir d’achat..  en même temps !"

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