Trois jours de procès se terminent à la cour d'assises de Rennes. Azeddine Brahimi comparaissait pour le meurtre de son ex-compagne, dont il avait déposé le corps au commissariat de Blosne en 2015. Il a été condamné à 22 ans de prison pour "meurtre aggravé".
Les faits remontent au 27 janvier 2015. Azeddine Brahimi, âgé d'une quarantaine d'années, se présente au commissariat de Blosne en Ille-et-Vilaine. Dans le coffre de sa voiture, il a transporté dans une malle le corps sans vie de son ex-compagne.
C'est au cours d'une dispute que le meurtre a eu lieu. Ne supportant pas la rupture, M. Brahimi a étranglé sa victime à l'aide d'un câble électrique. "Elle m'a dit que tous les problèmes qu'on avait, c'était de ma faute, qu'elle avait un nouveau copain et puis m'a demandé de débarrasser le plancher. Je n'ai pas supporté donc j'ai pris un câble, je l'ai passé autour de son cou et j'ai serré", a-t-il relaté devant le jury, assurant avoir agi sous le coup de l'impulsion. Lorsqu'il s'était présenté au commissariat en 2015, il avait pourtant expliqué avoir prémédité le meurtre depuis une semaine.
En 2013, la victime avait porté plainte pour violences contre son mari. L'homme, qui avait depuis interdiction de s'approcher du domicile familial, continuait toutefois de voir sa femme.
Stress post-traumatique après des scènes très violentes en Algérie
Selon un examen psychiatrique, l'homme, d'origine algérienne, souffrait au moment des faits d'un stress post-traumatique. Il était membre d'une unité spéciale de l'armée algérienne.
Il a assisté à "des scènes très violentes en Algérie, après avoir vu des cadavres d'enfants et ses camarades brûlés vifs dans une embuscade", a indiqué le psychiatre au cours de l'audience. Deux autres experts ont également diagnostiqué une faille narcissique, caractérisée par "une grand immaturité, de l'égocentrisme et un caractère impulsif".
L'avocat général avait requis 30 ans de réclusion criminelle. Il a finalement été condamné à 22 ans de prison pour "meurtre aggravé".