29 personnes comparaissent à partir de ce lundi 15 novembre devant le tribunal de Rennes pour un trafic de drogue d’une rare ampleur. La Bretagne était une des régions d’écoulement des stupéfiants.
En 2018, la Juridiction interrégionale spécialisée de Rennes (JIRS) est saisie d’une enquête relative à des faits d’importation, transport, détention, acquisition, offre ou cession de produits stupéfiants. Jusque-là rien d’extraordinaire pour cette juridiction composée d’experts en matière de lutte contre la criminalité organisée.
Mais l’enquête va vite mettre en évidence un trafic d’une rare ampleur entre la Guyane et l’hexagone.
Le procès qui s’ouvre lundi 15 novembre est le résultat de 2 années d’investigation qui ont permis de saisir 100 000 euros, 4 kg de cocaïne, 250 ovules de drogue et d’interpeller 29 personnes dont des têtes de réseau et des « mules », les passeurs de drogue.
Un trafic bien implanté en Bretagne
La drogue en provenance du Suriname ou de Guyane était transportée par des passeurs intra corpore. Des hommes et des femmes ingéraient des ovules ou dissimulaient les stupéfiants dans leurs vêtements puis embarquaient dans des avions à destination de Paris Orly. Là des individus venaient les récupérer directement à l’aéroport, en gare de Rennes ou encore dans des gares des Hauts de France. La cargaison était ensuite acheminée jusqu’en Bretagne pour être revendue à de gros clients. Plusieurs kilos de cocaïne étaient ainsi transportés chaque semaine.
300 militaires mobilisés
Dans son communiqué de presse le parquet de Rennes explique :
« Le 20 janvier 2020, une vaste opération judiciaire coordonnée par un juge d'instruction de la JIRS de Rennes était déclenchée en plusieurs lieux du territoire métropolitain et en Guyane. Cette opération d'ampleur mobilisait près de 300 militaires de la gendarmerie nationale et permettait d’interpeller les principaux protagonistes appartenant à cette organisation internationale d’importation de cocaïne »
Cette opération a notamment permis d’interpeller en Guyane, comme à Rennes et dans les Hauts de France 29 personnes dont les têtes du réseau. Plusieurs protagonistes secondaires de cette affaire ont également été arrêtés et quatre mandats d’arrêts concernant des auteurs en fuite ont été délivrées.
Parmi les 29 personnes qui seront sur le banc des accusés lundi, 7 prévenus sont en situation de récidive de trafic de stupéfiants.
Sept hommes, âgés de 25 à 57 ans, sont placés en détention provisoire et 17 prévenus sont placés sous contrôle judiciaire.
Ils encourent une peine de 10 ans d’emprisonnement, doublée en cas de récidive légale, outre de fortes peines d’amendes délictuelle et douanière et la confiscation de leurs biens.