À Rennes, un centre inauguré pour aider les étrangers qui choisissent le retour au pays

Une trentaine d'étrangers en situation irrégulière sont hébergés dans un centre d'accueil temporaire, inauguré à Rennes ce 28 octobre. Au sein de ce dispositif de préparation au retour (DPAR), ces personnes déboutées de leur demande de droit d'asile préparent leur retour dans leur pays d'origine.

Maia a terminé de cuisiner et entame sa vaisselle. Dans cette cuisine aux murs vierges et où trônent de part et d'autre de la pièce une gazinière, un évier et une table, son amie Khatuna la regarde avec tendresse. "Nous avons 44 ans et ça fait 44 ans qu'on est amies," sourit la Géorgienne. Les deux femmes sont arrivées avec leurs familles il y a près de deux ans en France depuis Tbilissi, la capitale de Géorgie, en quête notamment d'un traitement pour soigner Maia, gravement malade.

Khatuna lui rend visite pour lui faire ses adieux : le 2 novembre, Maia repartira de l'aéroport Charles-de-Gaulle pour le Caucase. Elle a fait le choix de profiter de l'aide au retour volontaire et loge temporairement dans ce centre dédié à Rennes.

 


Un centre d'accueil transitoire

Dans ces locaux appartenant à l'État, inocupé depuis 2012, ont été aménagés cette cuisine mais aussi des douches, 50 lits, une laverie et une salle commune. C'est dans cette dernière que l'on retrouve Ketevan et Akaki, un couple de sexagénaires orginaires eux aussi de Tbilissi.

Ils sont en France depuis 6 ans. "Akaki avait beaucoup de problèmes de santé, il ne pouvait presque plus marcher, raconte Ketevan. En France, il a pu se faire opérer deux fois, au cœur et à la jambe. Aujourd'hui ça va mieux. Mais c'était dur: ici on n'avait pas de logement, pas d'argent. Alors on rentre en Géorgie. C'est quand même un très joli pays, comme la France."
 

Accompagner les retours

D'ici 2020, 80 personnes pourraient être logées ici. Inauguré lundi 28 octobre, le centre d'accueil loge déjà 28 personnes qui, comme Maia, Ketevan et Akiki, ont décidé de rentrer dans leurs pays d'origine.

 

"Nous avions besoin de cette structure qui soulage le dispositif hôtelier, assure la préfète de Bretagne Michèle Kirry, en visite. C'est un centre d'hébergement transitoire destiné à loger les personnes déboutées de leur demande de droit d'asile et qui ne sont pas destinées à rester en France. L'État français les aide donc à entamer leur retour et prend en charge leur voyage."

 



Parfois à la rue ou hébergés dans des squats, ces personnes immigrées bénéficient "de quatre euros de subsistance par jour, et toucheront une prime pour leur retour, allant de 30 à 650 euros en fonction de la condition de leur pays d'origine," complète la préfète. C'est avec ce revenu de susbsistance que Maia a pu confectionner la salade qu'elle mangera ce soir.

Les séjours dans ce centre, très variables, peuvent osciller de quelques jours à plus de 70. Les occupants peuvent y entrer et en sortir à leur guise, et sont accompagnés par l'OFII qui gère le suivi administratif de leur retour. Officiellement appelées dispositifs de préparation au retour (DPAR), quinze structures identiques existent aujourd'hui en France.


 



Actuellement, en Bretagne, 33,6 % des demandeurs d’asile sont originaires de pays considérés comme sûrs par l’OFPRA et sont donc déboutés du droit d’asile à plus de 90 %. Les nationalités les plus représentées sont les Géorgiens (22,7 %) et les Albanais (12,6 %). Or, la Géorgie et l’Albanie étant considérés comme des pays sûrs par l’OFPRA, plus de 95 % des Géorgiens et plus de 91 % des Albanais voient leur demande rejetée.

 
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