Rennes. Dernier verre à 23h, les bars ont la gueule de bois

Suite au passage du département de l’Ille-et-Vilaine en zone rouge pour circulation active de la Covid-19, les bars doivent fermer à 23h au lieu de 1h voire 3h du matin jusqu'au 30 septembre sur décision préfectorale. La mesure passe mal chez les commerçants.

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Mercredi soir à Rennes, les propriétaires de bars de la rue Saint-Michel, surnommée "la rue de la soif", faisaient grise mine, contraints de fermer à 23h00 pour cause de Covid-19. Passage obligé des fêtards et des étudiants, la rue de la soif, connue pour sa forte densité de barset d'étudiants, est frappée de plein fouet par un arrêté préfectoral.


"On applique les règles, on fait tout comme il faut et on se fait taper sur les doigts".


Pour tenter de limiter la propagation grandissante du Covid-19 dans la métropole rennaise, les bars ferment à 23H00 jusqu'à la fin du mois au lieu d'1h ou 3h.
  

 Derrière son zinc, Jérôme Bourson est dépité.

La plus grosse partie de mon chiffre d'affaires se fait sur les deux dernières heures. C'est pas en vendant des diabolos et des cafés l'après-midi que je vais me rattraper. Je me fais sanctionner au même titre que d'autres bars qui acceptent les soirées étudiantes pour faire du chiffre.

Jérôme Bourson, gérant du Sunset Café


Place Saint-Anne, en amont de la "rue de la soif", Gweno abonde : "On prend ça comme une injustice. C'est dommage qu'on ne soit pas récompensés de tous les efforts qui ont été faits". Au "Ty Anna", les clients se servent uniquement au comptoir depuis l'extérieur. "Ici personne ne rentre dans le bar", assure le patron.


Représentant de l'UMIH 35 (hôtellerie et restauration), François de Pena est venu soutenir mercredi soir les bistrotiers du centre-ville. 

C'est une décision injuste qui ne fait que déplacer le problème. Il faut sanctionner ceux qui ne respectent pas les règles mais pas stigmatiser toute une profession !

François de Péna, UMIH35 (représentant hôtellerie/restauration)

Il évoque même un recours en justice contre l'arrêté préfectoral. 
 

Le barman sonne la cloche 

Patrons de bars comme clients, tous s'accordent sur un point: la fête se poursuivra ailleurs. "Les soirées vont se faire à 30 dans des petits appartements d'étudiants. Ça ne va qu'amplifier le problème", soupire Jérôme Bourson. Son espoir, que "les gens s'adaptent et sortent plus tôt".

Attablée à une terrasse avec des amis en cette soirée de fin d'été, Fanny Boisson, 23 ans, étudiante en géographie à Rennes 2, regrette la
mesure, notamment "pour les jeunes qui viennent d'arriver, qui ont envie de connaître l'ambiance rennaise". "C'est dommage mais on va s'adapter", relativise-t-elle.

Lou Lyautey, 19 ans, prend la peine de remettre son masque avant de parler:

Ces fermetures anticipées sont judicieuses et nécessaires pour éviter le pic de la rentrée, à cause des week-ends et des soirées d'intégration! De toutes façons, Covid ou pas Covid, ça n'empêchera pas les étudiants en médecine de faire la fête comme lors de la contamination récente de plus de 40 étudiants en santé à Rennes.

Lou, étudiante en école d'infirmière


Si les gérants de bar affirment tout faire pour assurer les gestes barrières, Tom Poulain, 18 ans, en BTS agricole, reconnaît qu'au-delà de 22h, "ce n'est plus du tout respecté". "Le jeudi soir il faut pousser les gens pour traverser la rue, c'est impossible de respecter la distanciation sociale". Lui voit plutôt le bon côté des choses : "On va moins sortir en ville, ça va nous coûter moins cher, c'est peut-être un mal pour un bien finalement", sourit-il.
 
 
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