A l'occasion de la manifestation de ce jeudi contre la Loi travail El Khomri, les forces de l'ordre sont intervenues violemment contre des manifestants. Plusieurs journalistes en ont également été victimes.
Depuis plusieurs mois à Rennes, les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se multiplient à l'occasion du mouvement contre la loi travail El Khomri. La répétition incessante de ces manifestations, provoque une montée en puissance des réactions de part et d'autres, avec des dérapages et des scènes de violence de plus en plus marquées. Ce jeudi encore la manifestation n'a pas échappé à la règle et a été le théâtre d'échauffourées.
Une charge dangereuse
Vers 15h30 alors que des manifestants contre la loi travail tentaient d'accéder à la rocade de Rennes, les policiers ont chargé la foule avec leurs véhicules. Ils ont ouvert les vitres pour vaporiser au passage de grandes quantités de gaz lacrymogène et asséner des coups de matraque sur les manifestants. Les véhicules ne se sont arrêtés qu'après avoir traversé la foule. Puis plusieurs dizaines de membres des forces de l'ordre ont pourchassé les manifestants pour achever la dispersion, à coups de matraque. La charge a fait au moins trois blessés qui ont dû être pris en charge par les pompiers, dont l'un a été emmené directement par les manifestants aux urgences.
Le témoignage de notre journaliste
Notre reporter cameraman, Bruno Van Wassenhove, qui était sur place raconte : "Ils ont couru sur les voies en criant "la rocade est à nous". Les véhicules de police ont alors serrés les journalistes et les manifestants sur le bas côté de la route. Les forces de l'ordre se sont dirigés vers les jeunes, qui se sont égayés dans les fossés et les talus. Dans l'action, j'ai vu un confrère photographe se faire matraquer, puis quelques instants plus tard se retrouver à terre. La police a cherché à disperser les manifestants à coups de matraque. Lorsque nous journalistes, nous sommes insurgés auprès des forces de l'ordre de la violence de leur intervention, les policiers très énervés, ont brutalement écarté plusieurs d'entre nous. Une journaliste, qui filmait, s'est vu attrapée vigoureusement et éjectée, j'ai moi-même essuyé un coup de matraque."
Dès le 22 avril, dans un communiqué le club de la presse de Rennes avait alerté manifestants et forces de l'ordre, qu'il était primordial que les journalistes ne soient pas pris à partie, pour exercer pleinement et dans des conditions acceptables leur mission d'information. Une nouvelle fois, le club de la presse monte au créneau pour condamner les violences policières de ce jeudi.
#Journalistes ne sont pas des cibles, pourtant "ils ont reçu des coups de matraques" #Renneshttps://t.co/SLzRVIL7Fy pic.twitter.com/jdlJV5dRl9
— Club presse Bretagne (@ClubPresseBZH) 2 juin 2016
Voici le reportage complet de ces débordements lors de la manifestation du 2 juin à Rennes :