Ces quatre dernières années ont été marquées par des débats sociétaux assez largement médiatisés sur l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP). L'Agence de biomédecine manque encore cruellement de donneurs de gamètes, mais les jeunes sont de plus en plus concernés et généreux
L’équipe d’Assistance Médicale à la Procréation qui opère à la Clinique Mutualiste La Sagesse nous a ouvert ses portes dans le cadre de la campagne nationale de l’Agence de biomédecine sur le don de gamètes.
Offrir une chance de procréer à un couple qui rêve d'un enfant
Donner des ovocytes ou des spermatozoïdes est le fruit d’une décision personnelle, mûrement réfléchie.
Selon un baromètre d’opinion initié par l’Agence nationale de la biomédecine (Étude réalisée par l’institut ViaVoice pour l’Agence de la biomédecine. Terrain téléphonique réalisé du 27 août au 3 septembre 2018 auprès d’un échantillon de 1 039 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus), il apparaît que près d’une personne sur deux (49 %) se déclare prête à donner des spermatozoïdes ou des ovocytes parmi les personnes en âge de donner (femmes de 18 à 37 ans et hommes de 18 à 45 ans).
Une tendance encore plus marquée chez les 18-24 ans, favorables à ce type de don à 55 %.
Le principe de solidarité avec les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants est le premier moteur invoqué par 73 % des personnes prêtes à donner. Le plus souvent elles ont été sensibilisées par la situation d'un proche.
Les donneurs potentiels souvent mal informés
Si l’opinion parait sensible à la situation des couples ne pouvant pas avoir d’enfant, le don de gamètes et les règles qui l’encadrent sont encore trop méconnus. D’ailleurs 85% des hommes et 79% des femmes en âge de donner se disent mal informés sur le don de gamètes.
Qui peut donner ses ovocytes ?
- Une femme de 18 à 37 ans
- Les femmes sans enfant ont la possibilité de conserver une partie des ovocytes pour elle-même
- Avec l’accord du conjoint pour une personne mariée
À la clinique mutualiste de la Sagesse à Rennes l'équipe accueille et informe les femmes qui souhaitent faire un don d'ovocytes :
Ici, les couples viennent de tous les départements bretons et limitrophes. Depuis mai 2017, l’équipe du centre de la Sagesse a bénéficié du don de 131 femmes et effectué 405 transferts d’embryons chez des receveuses. L'activité est en nette hausse en 2018.
Le centre est agréé pour toutes les activités d’AMP : FIV, ICSI, insémination artificielle avec sperme du conjoint ou sperme de donneur, don d’ovocytes, chirurgie de l’infertilité féminine et masculine. En revanche, il n’est pas agréé pour le don de sperme et la prise en charge des patients séropositifs (pour lesquels, il convient de s’adresser au CECOS), ni pour le don d’embryon (pour lequel, il convient de s’adresser au CHU de Tours).
Le nombre de transferts s’est bien développé grâce à l’amélioration des techniques de laboratoire. Les protocoles de stimulation permettent le recueil d'un plus grand nombre d'ovocytes lors d'un prélèvement et rendent le don moins contraignant. Ces progrès ont permis l’augmentation des chances de grossesse pour les couples.
En France, le don de gamètes ne couvre que 50% des demandes
En 2016, plus de 3 000 couples étaient concernés par une infertilité médicale, la prise en charge de ces derniers nécessitant1400 dons d’ovocytes et 300 dons de spermatozoïdes. Bien que l’année 2016 ait été positive, puisque le nombre de dons a augmenté de 40% en comparaison avec 2015, le grand public reste peu au fait du sujet. Au niveau national, 746 femmes ont donné des ovocytes et 363 hommes ont donné des spermatozoïdes. Près de 1200 enfants sont nés à l’issue d’une assistance médicale à la procréation avec tiers donneur.
Le docteur Ludovic MOY du Centre de la Sagesse explique les récents progrès de la législation en matière de don d'ovocyte et les conditions médicales qui l'accompagne :Interview Valérie Chopin